Liban : Wissam al-Tawil, un commandant du Hezbollah, traqué et tué par Tsahal

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(Rome, 08 janvier 2024). Tsahal aurait éliminé un haut commandant de l’unité Radwan, la force d’élite du Hezbollah

Les forces israéliennes auraient éliminé l’un des plus hauts gradé du Hezbollah dans la ville de Kherbet Selem, à une dizaine de kilomètres de la frontière. Sur le second front complexe entre Tel Aviv et Beyrouth, le commandant militaire des mandataires de Téhéran aurait été tué aujourd’hui dans une attaque alors qu’il se trouvait dans son véhicule dans le sud du Liban. C’est ce qu’ont rapporté de sources de sécurité à Beyrouth. Le chef militaire aurait «un rôle de premier plan dans la direction des opérations militaires dans le sud du Liban», nous explique Francesca Salvatore dans les colonnes du quotidien «Il Giornale».

Qui est le commandant du Hezbollah tué ?

Selon la reconstitution de Reuters, il s’agirait de Wissam al-Tawil, connu sous le nom de «Jawad», un membre de haut niveau de la force Al-Radwan, une unité spéciale du Hezbollah opérant dans le sud du Liban. Al Tawil avait été nommé commandant de terrain il y a quelques semaines. Sa voiture aurait été touchée par un drone, mais pour l’heure, le Hezbollah n’a pas confirmé sa mort. Son rôle de commandant en chef serait également attesté par certaines photos le représentant en compagnie du général Qassem Soleimani.

La nouvelle fait suite à la mort, ce matin à l’aube, de sept militants du Parti de Dieu aux mains de Tsahal, qui se concentraient sur le démantèlement de la force al Radwan, l’unité d’élite du groupe Hezbollah, dont les combattants comptent environ 5000 membres. L’ensemble de l’opération s’inscrirait dans le cadre d’un vaste plan de représailles contre l’attaque des bases militaires dans le nord d’Israël, y compris l’unité de contrôle aérien du mont Meron.

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Qu’est-ce que l’unité al-Radwan, l’élite du Hezbollah ?

Également connue sous le nom d’«Unité 125», la mission principale de ses hommes est d’infiltrer le territoire israélien, en tentant de conquérir des avant-postes en Galilée. Ces derniers mois, dans les dernières étapes des négociations israélo-libanaises (de démarcation des frontières maritimes), cette unité s’était révélée au grand jour, ses hommes ayant été mis en alerte et déployés dans des positions stratégiques le long de la frontière sous le label de l’organisation «Vert sans frontières». Une autre partie des miliciens a ensuite été déployée, ainsi que les unités supplémentaires «Aziz» et «Nasser», stationnées en permanence le long de la frontière avec Israël.

Jusqu’en 2008, année de la mort d’Imad Moghniyeh, commandant de la branche terroriste du Hezbollah, l’organisation était connue sous le nom de «Force d’intervention rapide» : après la mort du terroriste numéro un, elle a été rebaptisée de son nom de guerre «Hajj Radwan». Les miliciens du groupe opèrent souvent en civil, bien qu’armés jusqu’aux dents, opérant dans de multiples contextes, de l’espionnage aux «sales» missions. Les sources du renseignement soutiennent à juste titre que cette unité pourrait être responsable de l’escalade qui a conduit à la seconde guerre du Liban : les préparatifs de l’opération ont alors eu lieu sous le commandement direct de Moghniyeh.

Les raids israéliens se poursuivent

Tel Aviv semble de plus en plus déterminé à ne pas réduire les tensions avec le Liban, compte tenu des attaques répétées des mandataires iraniens.

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L’armée de l’air israélienne affirme avoir mené une série de frappes aériennes hier soir contre des cibles du Hezbollah, notamment un complexe militaire dans le village de Marwahine. Cela a été rapporté par la chaine Al Jazeera, selon laquelle un lance-roquettes et d’autres infrastructures du village d’Aïta al-Chaab ont également été frappés. À ce jour, il convient de rappeler que le Hezbollah a perdu environ 150 de ses membres depuis son déclenchement des hostilités avec Israël au lendemain du 7 octobre.

La communication d’Israël sur ce point semble devenir confuse : Benny Gantz, du cabinet de guerre, a publié hier un post sur X dans lequel il déclare qu’Israël est intéressé par une «solution diplomatique» avec le Hezbollah. Toutefois, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant n’utilise cependant pas le même ton, réitérant dans une interview au «Wall Street Journal» la possibilité de créer un deuxième front au Liban. «Ils voient ce qui se passe à Gaza», a-t-il déclaré, «ils savent que nous pouvons faire du «copier-coller de Gaza à Beyrouth». Gallant a ensuite ajouté que «80.000 personnes doivent pouvoir rentrer chez elles en toute sécurité» et que par conséquent, si tout le plan échouait, «nous sommes prêts à nous sacrifier», bien que la priorité d’Israël ne soit pas d’entrer en guerre avec le groupe libanais Hezbollah.