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Le risque d’une flambée des prix: les raids en mer Rouge et le piège du pétrole et des marchandises

(Rome, Paris, 20.12.2023). Les attaques perpétrées par le groupe terroriste ont contraint de nombreuses compagnies maritimes à faire passer leurs navires par le cap de Bonne-Espérance. Une prolongation des voyages qui aura un impact sur le prix des marchandises

Les attaques des rebelles Houthis ont contraint une partie importante du commerce international à rester dans l’incertitude. Les drones et les missiles balistiques lancés par les rebelles yéménites ont en effet semé le chaos sur l’une des routes les plus fréquentées du monde, qui relie l’Asie et l’Europe à la Méditerranée en passant par le détroit de Bab el-Mandeb et le canal de Suez. Le risque est désormais d’avoir un impact significatif sur les prix des marchandises, notamment les matières premières, écrit Filippo Jacopo Carpani dans le quotidien «Il Giornale».

Plusieurs grandes compagnies maritimes ont en effet annoncé que leurs navires passeraient désormais par le cap de Bonne-Espérance, en contournant l’Afrique, jusqu’à ce que la situation ne présente plus de risque pour «les équipages, les navires et les marchandises des clients».

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Pour emprunter ce «nouvel» itinéraire, réminiscence de la période précédant la construction du lit artificiel du fleuve séparant le Sinaï de l’Égypte (1869), il faut compter en moyenne entre 30 et 40 jours, soit une augmentation de deux à trois semaines par rapport au trajet habituel. Parmi les grandes entreprises qui ont pris cette décision, figurent MSC, Maersk, CMA CMG, Euronav, Evergreen, Hapag-Lloyd, Euronav et HMM.

Les entreprises ont déclaré qu’il s’agissait d’une mesure temporaire, dans l’espoir d’un retour à une relative normalité grâce notamment à l’opération «Prosperity Guardian» annoncée par l’US Navy et plusieurs pays alliés.

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Toutefois, si la situation devait s’aggraver, il y aurait une augmentation significative du coût du transport et, par conséquent, du prix de l’énergie et des biens de consommation.

En particulier, environ 12 % du pétrole transporté dans le monde passe par la mer Rouge. Pour l’heure, le prix du pétrole brut est resté globalement stable, avec une légère hausse à 78 dollars le baril, mais une prolongation de la crise pourrait entraîner une nouvelle hausse.

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La situation deviendrait grave surtout pour l’Europe, privée de l’or noir russe à cause de la guerre en Ukraine. Une grande partie d’essence et de diesel destinés au Vieux Continent, raffinés dans la péninsule arabique et en Inde, transite en effet par ces mers. En outre, les retards occasionnés par le contournement du continent africain pourraient poser de sérieux problèmes à toute la logistique du transport maritime, sachant que 30 % du trafic mondial de conteneurs transite par le canal de Suez. Une situation très similaire à celle vécue lors de la pandémie de Covid-19, qui aggrave les tensions qui affectaient déjà le commerce maritime en raison de la rareté de l’eau dans le canal de Panama et des problèmes de traversée qui en découlent.

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