(Rome, 28.11.2023). Réunion des dirigeants du renseignement à Doha. Les États-Unis, Israël, l’Égypte et le Qatar réfléchissent à la manière de gérer la pause pour l’échange d’otages et de prisonniers supplémentaires, tandis que Blinken arrive au Moyen-Orient pour déterminer comment aller au-delà de la trêve
Le directeur de la CIA, William Burns, rencontre aujourd’hui, mardi 28 octobre, le directeur du Mossad, David Barnea, et le premier ministre du Qatar, Mohammed Bin Abdel Rahman al Thani. Le sommet a lieu à Doha et a pour but de discuter de la manière de gérer la prolongation de la pause dans les combats à Gaza. Burns s’est déjà rendu à Doha le 9 novembre et c’est peut-être à cette occasion que s’est concrétisée la possibilité d’échanger des prisonniers palestiniens capturés dans le passé par Israël contre des otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre.
Selon le quotidien «Formiche», que l’enjeu soit autant technique que politique, la déclaration d’Abbas Kamel, directeur des services secrets égyptiens qui sont toujours bien informés de ce qui se passe au-delà du terminal de Rafah, le démontre. En outre, selon diverses reconstitutions (recueillies également grâce à certains des tout premiers témoignages des otages libérés jusqu’à présent), le Hamas garderait les personnes capturées dans des cachettes dans la zone sud de la bande de Gaza. Ceux que l’organisation palestinienne a transmis à des clans mineurs se retrouveraient également au même endroit.
C’est dans cette zone, située juste de l’autre côté de la frontière égyptienne, que de nombreux citoyens de Gaza se sont réfugiés à l’invitation d’Israël, lorsque les bombardements et la campagne terrestre ont commencé en réaction à l’attaque. Une campagne que le gouvernement Netanyahu promet de ne pas arrêter, le Premier ministre ayant affirmé publiquement qu’il était le seul capable de gagner la guerre pour détruire le Hamas, et en même temps, de gérer les relations avec les États-Unis, qui détestent devoir supporter le fardeau international des milliers de victimes civiles provoquées par la campagne israélienne.
Le moment est délicat, car si la prolongation actuelle de l’accord se maintient, la pause dans les combats se prolongera jusqu’à mercredi, le Hamas ayant libéré 92 des 240 otages capturés. Israël libérera également 60 autres prisonniers palestiniens détenus, en plus des 150 déjà libérés. Une éventuelle prolongation supplémentaire pourrait conduire à un point critique : le Hamas pourrait ne plus avoir d’autres otages civils à libérer et à ce stade, Israël sera contraint de décider s’il accepte d’autres formes de négociations (avec un cessez-le-feu prolongé) ou s’il reprend les combats, ce qui pourrait entraîner encore plus de morts civiles à Gaza.
Il convient de rappeler que les alliés occidentaux d’Israël, à commencer par les États-Unis, n’ont cessé de multiplier les appels en faveur d’une extension de la trêve qui doit, en même temps, permettre l’entrée de plus d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et bombardée pendant plusieurs semaines par l’armée israélienne.
Alors que les estimations des responsables palestiniens de la santé estiment à près de 15.000 le nombre de morts à Gaza dues aux bombardements et aux attaques terrestres israéliennes, l’équipe de l’administration Biden fait face à une pression interne croissante, notamment au sein du Parti démocrate, afin de mettre fin aux combats. Pour comprendre également comment dépasser la phase actuelle, le secrétaire d’État Antony Blinken retourne ces jours-ci en mission au Moyen-Orient.