(Paris, Rome, 03.10.2023). Le Parlement arménien a ouvert aujourd’hui le débat sur la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), un projet jugé « extrêmement hostile » par Moscou, son allié traditionnel, avec lequel les relations sont devenues particulièrement tendues, rapporte l’agence «ANSA».
Le vote à la Chambre sur l’adhésion est prévu demain. Eghiche Kirakosian, responsable arménien chargé des affaires de justice internationale, estime que l’adhésion à la CPI (bien que tardive, Ndlr) « crée des garanties supplémentaires pour l’Arménie » contre l’Azerbaïdjan, qui vient de remporter une victoire militaire éclair, mettant fin au séparatisme arménien au Haut-Karabakh.
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La ratification de ce statut garantirait qu’une éventuelle invasion de l’Arménie « relèverait de la juridiction de la Cour pénale internationale », ce qui aurait un « effet dissuasif », a souligné Kirakosian. Une perspective qui suscite l’ire de la Russie, puisqu’au printemps la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine.
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Le Kremlin a jugé jeudi « extrêmement hostile » l’idée même d’envisager une adhésion. « Nous espérons évidemment que ces décisions n’auront pas d’impact négatif sur nos relations bilatérales », a indiqué le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.
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Les relations entre l’Arménie et la Russie traversent une période de turbulences, Erevan accusant Moscou de l’abandonner face à un Azerbaïdjan beaucoup plus riche et mieux armé, ce que le Kremlin dément.
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