Russie: le rouble s’effondre, les espoirs diplomatiques grandissent

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(Paris, Rome, 15.08.2023). Erdogan : « Je vais voir Poutine et l’exhorter à négocier ». La monnaie Moscovite en dessous d’un centime

Et pourtant la diplomatie bouge. Bien que lentement et avec beaucoup de difficultés. Entre bombes, missiles, drones et stratégies militaires, elle est aussi sur le terrain avec la tâche très compliquée mais fondamentale visant à trouver la solution pour mettre fin à cette guerre maudite. Même en sachant qui l’a voulue et qui l’a subie. Si le Vatican, avec le cardinal Zouppi aux côtés du Pape, continue de tisser sa toile, deux autres protagonistes restent sur la table, potentiellement crédibles malgré les ambiguïtés évidentes : la Turquie et la Chine. Ankara tenterait notamment de lui forcer la main et compte accueillir Poutine dans les prochains jours. Ce n’est pas la première fois que l’on en parle, mais l’hypothèse semble aujourd’hui plus concrète que jamais. Il s’agirait d’une percée potentielle, car ce serait la première visite du tsar dans un pays de l’OTAN depuis le début de la guerre, nous explique Matteo Basile du quotidien «Il Giornale».

Le dirigeant turc Erdogan prévoit de s’entretenir avec Poutine dès la fin du mois d’août. Deux questions essentielles seront au centre de la réunion : le renouvellement de l’accord sur les exportations de céréales, pour lequel la Turquie a déjà, dans le passé, joué un rôle clé, et l’hypothèse de pourparlers avec l’Ukraine.

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Le Sultan a déjà tenté, et voudrait le persuader d’arrêter (la guerre), non seulement dans l’intérêt de la paix, mais surtout pour s’accréditer en tant qu’un interlocuteur fort et crédible au niveau international et pouvoir ensuite passer à la collecte.

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En effet, la visite de Poutine pourrait réellement constituer un tournant, compte tenu de l’absence totale de volonté de compromis manifestée jusqu’à présent par Moscou.

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Pékin, pour sa part, poursuit une stratégie similaire à celle de la Turquie. Le désir de faire bonne figure aux yeux du monde tout en ayant les coudées franches pour ses propres intérêts, à savoir Taïwan, a incité Xi Jinping à ne pas soutenir directement son ami et allié russe et, au contraire, à parler de paix à plusieurs reprises.

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Le dialogue entre les deux hommes « est stratégique et continu », affirme le ministère chinois des Affaires étrangères. Et depuis hier, le ministre chinois de la Défense Li Shanfu est en visite en Russie et en Biélorussie pour assister à la conférence de Moscou sur la sécurité internationale mais aussi pour réaffirmer sa volonté de paix en Ukraine.

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Une attitude moins intransigeante pourrait également convenir à Moscou, compte tenu de la situation économique de plus en plus difficile qu’elle traverse.

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Le rouble poursuit sa dégringolade, tombant sous le seuil psychologique de cent roubles pour un dollar. Hier, il était de 101,01 roubles pour un dollar et 110,73 roubles pour un euro, jamais aussi bas. Au point que la Russie pourrait être contrainte d’augmenter les taxes sur le pétrole et le gaz pour faire face à des recettes bien inférieurs aux prévisions et à des perspectives médiocres, même dans l’immédiat.

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Sans surprise, la banque centrale russe a annoncé une réunion urgente aujourd’hui pour discuter du taux d’intérêt directeur, compte tenu de l’effondrement de la monnaie. Ainsi, une Russie de plus en plus isolée, dans une crise économique, pourrait être amenée plus facilement sur la voie du dialogue. Une voie aussi cahoteuse et sinueuse soit-elle.