La France dénonce une campagne de désinformation russe

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(Rome, Paris, 13.06.2023). Il s’agit d’un «acte indigne d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unis»

Les autorités françaises ont « mis en avant l’existence d’une campagne de manipulation d’informations numériques à l’encontre de la France impliquant des acteurs russes et à laquelle ont participé des entités étatiques ou affiliées à l’Etat russe, amplifiant de fausses informations ».

Le ministère français des Affaires étrangères l’écrit dans une note, dénonçant «un acte indigne d’un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU», comme le rapporte l’agence «ANSA».

Paris « a pu détecter cette campagne en amont, ce qui a permis aux autorités françaises compétentes de prendre des mesures de protection et de prévention. Les autres démarches techniques pertinentes sont en cours ». Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a notamment déjoué une tentative d’usurpation d’identité sur son site Internet (www .diplomatie.gouv.fr/) », écrit le Quai d’Orsay.

Les investigations menées « ont mis au jour de nombreux éléments révélant l’implication d’individus russes ou russophones et de diverses entreprises russes dans la création et la conduite de la campagne ». Selon les autorités, « plusieurs entités étatiques ou affiliées à l’Etat russe ont participé à la diffusion de certains contenus produits dans le cadre de la campagne ».

« L’implication des ambassades et des centres culturels russes qui ont activement participé à l’amplification de cette campagne, y compris à travers leurs comptes institutionnels sur les réseaux sociaux, est une illustration supplémentaire de la stratégie hybride que la Russie met en œuvre pour saper les conditions d’un débat démocratique serein et ainsi porter atteinte à nos institutions démocratiques. La France condamne ces agissements indignes d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Aucune tentative de manipulation n’empêchera la France de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Les autorités françaises travaillent en étroite collaboration avec leurs partenaires pour vaincre la guerre hybride menée par la Russie », conclut le communiqué.

Les médias transalpins parlent d’au moins quatre quotidiens français, Le Parisien, Le Figaro, Le Monde et 20 Minutes qui ont également été victimes de l’opération, mais d’autres grands médias ont aussi été visés, particulièrement allemands (FAZ, Der Spiegel, Bild, Die Welt…). Les hackers produisaient de faux articles sur une page en tout point identique à celles du site officiel de ces médias, mais avec un nom de domaine différent, par exemple (.ltd) au lieu de (.fr.), où 49 faux articles du quotidien Le Parisien, sept de celui de 20 minutes, un du Monde et un du célèbre quotidien Le Figaro ont ainsi été publiés. La copie est tellement poussée qu’un clic sur les liens hypertexte qu’elle contient renvoie sur les autres articles du vrai journal. La pratique est baptisée «typosquattage». Ces faux articles sont ensuite diffusés via les réseaux sociaux en essayant de pousser leur viralité, qui semble rester faible pour l’heure. «On a trouvé des dizaines de noms de domaines achetés par les Russes pour faire du ‘typosquattage’. On n’a pas affaire à des gens qui agissent à dose homéopathique. Ils sont au début d’un processus d’industrialisation », explique à l’AFP une source sécuritaire, selon «Radio France Internationale».