Le groupe Wagner propose une zone de sécurité frontalière pour protéger la Russie des ennemis

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(Paris, Rome, 29.03.2023). Evgueny Prigozhin, chef du groupe Wagner, a tenu à préciser que cette proposition faisait suite à une série de réunions entre le groupe Wagner et des représentants de la défense territoriale des régions frontalières avec l’Ukraine

Le chef du groupe de mercenaires Wagner a proposé ce lundi la création d’une bande de sécurité de 30 kilomètres de large à la frontière russo-ukrainienne, dans le cadre d’un plan visant à protéger les régions frontalières russes des attaques ennemies.

« Créer une zone de sécurité de 30 kilomètres de large le long de la frontière russe, dans laquelle les volontaires des milices populaires auront le droit de se déplacer et d’utiliser leurs armes dans l’accomplissement de leurs missions, serait nécessaire », s’est déclaré Evgueny Prigozhin dans une lettre adressée au ministère de la Défense de Russie.

Le chef du groupe de mercenaires a décidé de rendre publique la lettre sur son compte Telegram, après que le ministère de la Défense ait refusé de la recevoir.

Prigozhin a expliqué que la proposition est née d’une série de réunions entre le groupe Wagner et des représentants de la défense territoriale des régions frontalières avec l’Ukraine, réunions qui ont eu lieu dans les zones d’entraînement de la milice russe.

Selon le chef du groupe paramilitaire, le ministère russe de la Défense ne dispose pas de suffisamment de forces pour protéger la frontière avec l’Ukraine, notamment dans la seule région de Belgorod, qui s’étend sur 540 kilomètres, car pour cela, il lui faudrait 33 divisions totalisant 198.000 hommes, ce qui est impossible sans une nouvelle mobilisation.

Le chef du groupe Wagner a reconnu que Belgorod, l’une des zones les plus touchées, disposait de forces suffisantes pour assurer sa défense, proposant de former des unités de défense territoriale, qui seraient incluses dans les forces de réserve du ministère de la Défense et qui auraient les mêmes droits que les soldats participant à la campagne d’Ukraine.

Dans la même missive, Prigozhin a également proposé que l’approvisionnement et l’équipement de ces unités relèvent de la responsabilité des administrations régionales et locales, laissant au ministère de la Défense le soin de garantir l’approvisionnement en armes et en munitions nécessaires à la protection de la frontière.

Selon le patron du groupe Wagner, il sera nécessaire de mettre en place ces unités non seulement à Belgorod, mais aussi dans les régions de Koursk, Briansk, Voronezh et Rostov, toutes situées à la frontière avec l’Ukraine.

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Les attaques et les incursions de groupes de « saboteurs » ukrainiens en territoire russe se sont considérablement multipliées, surtout après l’incursion qui a eu lieu la semaine dernière, revendiquée par deux groupes de milices russes qui combattent aux côtés de Kiev : le Corps des volontaires russes et la Légion de Liberté.

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Selon le ministère russe de la Défense, tous les participants à ce raid ont été tués par les troupes russes, ce que ces groupes ont démenti.

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L’offensive militaire russe en territoire ukrainien, lancée en février 2022, a plongé l’Europe dans ce qui est considéré comme la plus grave crise sécuritaire depuis la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).