(Roma, 23.05.2023). Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, s’est dite favorable à un procès contre le président syrien Bachar al-Assad. Pour Madame Colonna, invitée ce mardi 23 mai 2023 sur la chaine publique «France 2», il faut que ce dernier change s’il souhaite reprendre les échanges avec la France. Et non l’inverse.
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Tout juste de retour sur la scène diplomatique arabe, le dirigeant syrien Bachar al-Assad doit-il être jugé ? « Oui », indique la locataire du Quai d’Orsay.
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« La lutte contre les crimes et contre l’impunité fait partie des valeurs de la démocratie française », ajoute la ministre des Affaires étrangères, qui souligne le demi-million de morts et les millions de Syriens déplacés en raison de la guerre civile dans le pays du Proche-Orient. Alors si Assad est de retour sur la scène régionale, « il faut se souvenir de qui il est.
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« Tant qu’il ne change pas, qu’il ne prend pas des engagements de réconciliation, de lutte contre le terrorisme, contre la drogue, il n’y a pas de raison de changer d’attitude », insiste Catherine Colonna.
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« C’est un dirigeant qui a été depuis plus d’une décennie l’ennemi de son peuple. Je veux rappeler qu’il y a eu des centaines de milliers de morts.
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« Je pense que c’est à lui de changer, ce n’est pas à la France de changer son attitude, ça lui appartient de changer et de démontrer qu’il œuvre désormais pour la conciliation au sein de son pays, et de bonnes relations avec les pays voisins ». Les levées des sanctions européennes ne sont « certainement pas » à l’ordre du jour, de même que le changement de position de la France vis-à-vis du président syrien, a ajouté Madame Colonna.
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La position française reste donc ferme, mais d’autres évolutions seront à surveiller, notamment au sein de l’Union européenne, ou de certains pays comme l’Italie, tentés par un rapprochement. Et ce, alors que la Syrie de Bachar Al-Assad est toujours sous sanctions européennes, rapporte la presse locale.