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Burkina Faso: le président Traoré promet justice sur le massacre de karma

Le président de la Transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a appelé les citoyens et l’opinion publique à ne pas tirer de conclusions hâtives accusant l’armée d’être responsable du massacre de Karma, dans le nord du pays, commis le 20 avril par des hommes en uniformes militaires, soulignant la nécessité d’attendre la fin de l’enquête, rapporte l’agence «Nova». « Nous attendons des enquêteurs qu’ils fassent leur travail, que les gens évitent de tirer des conclusions hâtives. On m’a dit que 136 corps ont été enterrés, il faut que justice soit rendue. Nous devons être prêts à trouver les responsables. Il faut éviter d’accuser sans savoir ce qui s’est passé, car tout est possible. Dans l’armée, il y a ce qu’on appelle la perfidie, et je pense que c’est l’un des moyens d’action favoris de l’ennemi », a déclaré Traoré dans une interview accordée à la télévision publique nationale et à la chaîne privée « Canal 3 ».

Lors de l’entretien, le capitaine Traoré (arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre) a également dénoncé les agissements d’une «coalition contre le Burkina Faso», engagé dans la lutte contre la violence djihadiste. «Ils sont nombreux ces pays qui ont refusé catégoriquement de nous vendre de l’équipement», a-t-il déclaré.
Plus de trois mois après avoir demandé le départ de l’armée française, le président a affirmé s’être tourné vers des «alliés stratégiques» comme la Russie et la Turquie, soulignent plusieurs observateurs.

Le chef de la junte militaire burkinabé a longuement évoqué, au cours de l’entretien, la situation sécuritaire dans le pays et est revenu notamment sur le massacre de Karma, qui a fait 136 morts et que diverses organisations non gouvernementales dont Human Rights Watch attribuent à des hommes portant l’uniforme de l’armée. Selon le récit des rescapés, le matin du 20 avril, un groupe d’hommes armés en uniforme, accompagnés d’auxiliaires paramilitaires non identifiés, a encerclé le village de Karma, ouvrant le feu sur les habitants pour des raisons inconnues. Le procureur de la capitale de la région du nord, Ouahigouya, a confirmé la mort de 60 habitants, mais selon un communiqué du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, plus d’une centaine de civils ont perdu la vie.

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