(Paris, Rome, 27.03.2023). Affrontements avec la police et tentatives de franchissements des barricades devant la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahu
Forte tension en Israël après le limogeage du ministre de la Défense Yoav Gallant décidé par Benyamin Netanyahu. De violents affrontements entre manifestants et policiers ont lieu devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem, mais des manifestations et des protestations sont également en cours dans d’autres villes du pays. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres : le choix de Netanyahu, en effet, de limoger Gallant qui, ces derniers jours, avait demandé la suspension du projet de la réforme contestée de la justice promue par le gouvernement, souligne Federico Giuliani dans le quotidien «Il Giornale».
Des manifestants contre Netanyahu
Il est dans le viseur des manifestants, c’est lui : Benyamin Netanyahou. Comme le rapporte le journal « Haaretz », des milliers de manifestants affrontent la police israélienne et tentent de franchir les barricades devant la résidence du Premier ministre, pour protester contre sa décision de limoger le ministre de la Défense.
Parallèlement, des manifestations sont également en cours à Beersheva et à Haïfa alors qu’on apprend que le secrétaire général de la Histadrout, le puissant syndicat ouvrier, Arnon Bar-David, aurait annoncé une conférence de presse pour demain au cours de laquelle, selon les mêmes sources, il pourrait annoncer une grève générale.
L’inquiétude des États-Unis
« La sécurité de l’État d’Israël a toujours été et restera ma mission », a commenté Gallant sur les réseaux sociaux. Le chef de l’opposition Yair Lapid a quant à lui attaqué la décision de Netanyahu, arguant que « le Premier ministre peut renvoyer le ministre (de la Défense), mais il ne peut pas ignorer la réalité du peuple d’Israël qui résiste à la folie de la majorité ».
Washington, quant à lui, s’est dit préoccupé par ce qui se passe en Israël. « Les États-Unis sont profondément préoccupés par l’évolution des événements en cours en Israël, y compris l’impact potentiel sur la préparation militaire soulevé par le ministre Yoav Gallant, qui souligne l’urgente nécessité d’un compromis », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Le limogeage du ministre Gallant
Mais que s’est-il passé en Israël pour en arriver là ? Gallant (du parti Likoud) avait demandé le gel de la réforme judiciaire contestée qui divisait (et divise toujours) le pays. La contre-attaque de Netanyahu ne s’est pas fait attendre.
Les médias ont expliqué que le premier ministre (également à la demande du parti le plus extrémiste de son exécutif, notamment du faucon d’extrême droite Itamar Ben Gvir) envisageait d’évincer Gallant. Ce qui s’est réellement passé.
« Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a décidé de limoger le ministre de la Défense Yoav Gallant », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué publié il y a quelques heures. Dès lors, des protestations ont éclaté.
Israël dans l’œil du cyclone
Entre autres conséquences des affrontements, les universités israéliennes ont annoncé une grève illimitée, y compris la cessation des cours et de la recherche, pour contester le « coup d’État judiciaire du gouvernement Netanyahu », tandis que des médecins des hôpitaux ont prévu de faire grève, rapportent les médias locaux. Assaf Zamir, le consul général d’Israël à New York, a également démissionné de son poste pour « défendre ce qui est juste et lutter pour les valeurs démocratiques auxquelles je crois ».
L’ancien Premier ministre Naftali Bennett a appelé le Premier ministre Netanyahu à revenir sur le limogeage du ministre de la Défense Galant. « Le pays est confronté au plus grand danger depuis la guerre de Yom Kippour », a écrit Bennett. « J’appelle le Premier ministre à retirer la lettre du limogeage de Galant, à suspendre la réforme [judiciaire] et à entamer des négociations jusqu’après le jour de l’indépendance. Peu importe qui a raison et qui a tort. J’appelle tous les manifestants et tous les citoyens d’Israël à tout faire sans violence, sans effusion de sang. Nous sommes frères », a conclu Bennett. Cependant, la situation est de plus en plus tendue.
Selon les médias régionaux qui citent la chaine de télévision israélienne «Canal 12», Tsahal relève l’état d’alerte après la perte du contrôle à l’intérieur du pays.