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L’Union européenne s’accorde sur un plafonnement du prix du gaz

Les 27 pays membres de l’Union européenne sont parvenus à un accord sur le plafonnement du prix du gaz naturel, le lundi 19 décembre 2022. Les États membres de l’UE ont approuvé lundi un mécanisme permettant de plafonner les prix de gros du gaz à partir de 180 euros/MWh.

Face à la Russie, l’Union européenne (UE) est parvenue, ce lundi 19 décembre, à maintenir un front uni sur la question énergétique. Les États membres ont trouvé un accord sur le plafonnement du prix du gaz, rapporte Pierre Benazet, le correspondant de RFI à Bruxelles. Il s’agit de protéger les consommateurs européens contre la flambée des cours mondiaux, en raison de la guerre en Ukraine.

La négociation a été douloureuse entre les 27, mais au bout de plusieurs réunions, ils ont réussi à se mettre d’accord sur un mécanisme un peu compliqué. Il ne sera activé qu’à un niveau de prix supérieur au prix international moyen du gaz naturel liquéfié (GNL) afin ne pas mettre en danger les approvisionnements gaziers de l’Europe, a-t-on précisé de source diplomatique.

« Un signal fort envoyé au marché »

Les ministres européens de l’Énergie, réunis à Bruxelles, « ont trouvé un accord important qui protégera les citoyens de la flambée des prix de l’énergie, avec un mécanisme réaliste et efficace, qui comprend les garanties nécessaires pour la sécurité de l’approvisionnement et la stabilité des marchés financiers », a indiqué le ministre tchèque Jozef Sikela, dont le pays exerce la présidence tournante de l’UE. « C’est un signal fort envoyé au marché », estime Bertrand Candelon, professeur à la Louvain School of Management. « Si la Belgique ne veut pas acheter à ce prix-là, le producteur va simplement dire « elle ne veut pas, je ne lui en donne pas ». L’Europe est quand même un gros demandeur, il y a une puissance de négociation, une surface financière, qui est plus importante ».

Les ministres des 27 s’étaient déjà mis d’accord le 13 décembre sur certaines modalités du mécanisme, qui s’appliquera aux contrats à terme sur les marchés gaziers, mais il leur restait à s’entendre sur le prix où le plafonnement s’enclenchera.

La Commission européenne avait initialement proposé de plafonner les contrats mensuels sur le marché de référence TTF dès lors qu’ils dépassaient 275 euros/MWh pendant deux semaines consécutives, entre autres conditions – des facteurs jamais réunis, même au plus fort de la flambée des cours en août. Le TTF, une plateforme néerlandaise, est de facto la Bourse de gaz de l’UE et son cours sert de référence à la majeure partie des transactions de gaz sur le continent.

Un accord difficile à trouver

Après s’être déchirés autour de cette proposition, les États membres se sont finalement accordés sur un seuil très en deçà, qui devra être atteint durant une période nettement réduite. Le contrat pour livraison dans un mois s’échangeait lundi sur le TTF autour de 110 euros/MWh.

Plusieurs États (Espagne, Pologne, Grèce, Italie…) avaient réclamé un net assouplissement des conditions d’activation du mécanisme. Au contraire, rétifs à toute intervention, d’autres États comme l’Allemagne et les Pays-Bas rejetaient initialement l’idée même d’un plafond, craignant que cela fasse fuir les fournisseurs.

En réaction, la Russie a qualifié lundi d’«inacceptable» ce plafonnement du prix de gros du gaz. « C’est une violation du processus de marché pour la formation des prix », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

(Radio France Internationale)

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