(Porto, Rome, Paris, 01 décembre 2022). Le président américain Joe Biden a déclaré jeudi qu’il serait disposé à s’entretenir avec Vladimir Poutine pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine, si le dirigeant russe souhaite réellement mettre fin à la guerre.
Biden s’exprimait lors d’une visite d’État du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré qu’il s’entretiendrait à nouveau avec Poutine après son voyage à Washington et a mis en garde contre l’exclusion du dirigeant russe.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec Macron, Biden a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de contacter le président russe dans l’immédiat, mais a laissé ouverte la possibilité de le faire. « Je suis prêt à parler à M. Poutine s’il est effectivement intéressé par la recherche d’un moyen de mettre fin à la guerre. Et il ne l’a pas encore montré », a déclaré Biden, selon le quotidien «Diario De Noticias».
« Si tel est le cas, en consultation avec mes amis français et de l’OTAN, je serais heureux de m’asseoir avec Poutine pour voir ce qu’il a en tête ».
En resserrant les rangs, Biden et Macron ont promis un soutien à long terme à l’Ukraine dans la lutte contre les envahisseurs russes.
«Il y a un moyen pour que cette guerre se termine, la façon rationnelle. Poutine hors d’Ukraine, numéro un. Mais il ne semble pas le vouloir», a déclaré Biden. « Bombarder des jardins d’enfants, des hôpitaux, des orphelinats. Ce qu’il fait est malsain », a déclaré le dirigeant américain.
« L’idée que Poutine va vaincre l’Ukraine est au-delà de toute rationalité », a ajouté Biden. « Il a mal calculé chaque chose qu’il avait initialement prévue ».
Alors que la Russie massait des troupes le long de la frontière ukrainienne avant l’invasion du 24 février, Biden et son chef de la diplomatie, le secrétaire d’État Antony Blinken, ont eu des entretiens avec la Russie et ont mis en garde Moscou contre les conséquences d’une attaque.
Blinken, depuis l’invasion, s’est entretenu une fois avec son homologue russe, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais principalement au sujet d’une proposition de libération des prisonniers américains.
Macron a déclaré qu’il prévoyait de s’entretenir avec Poutine, en partie sur la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia, en Ukraine, occupée par la Russie. « Je continuerai à parler avec le président Poutine », a déclaré Macron, appelant à des efforts « pour éviter l’escalade et obtenir des résultats concrets ».
Mais, comme Biden, Macron a déclaré qu’il ne presserait pas le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un plan de paix qu’il n’accepterait pas. « Nous n’exhorterons jamais les Ukrainiens à conclure un accord qui ne leur convient pas », a déclaré le Président Macron.
Emmanuel Macron a déclaré que Zelensky avait montré une « réelle volonté » de rechercher la paix, ajoutant : « Notre travail doit se faire ensemble, avec lui ».
Depuis l’invasion, Zelensky a insisté pour que l’Ukraine reprenne tous les territoires occupés par la Russie.
Les présidents américain et français Joe Biden et Emmanuel Macron ont également cherché à minimiser les tensions commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis en affirmant vouloir « synchroniser » leurs approches en termes d’industrie verte et éviter la concurrence sur les emplois.
« Nous nous sommes mis d’accord pour discuter de moyens pratiques afin de synchroniser nos approches pour renforcer la chaîne d’approvisionnement, la production et l’innovation des deux côtés de l’Atlantique », a déclaré le président Biden lors d’une conférence de presse commune à la Maison Blanche, ont rapporté les médias européens. Une position rejointe par le président français, qui a assuré que les deux partenaires allaient « synchroniser (leurs) approches et (leurs) agendas pour investir dans les industries émergentes critiques telles que les semi-conducteurs, l’hydrogène, les batteries ».
Pour le Président Macron, l’Europe doit « aller plus vite et plus fort » pour avoir « la même ambition » industrielle que les Etats-Unis. « On veut réussir ensemble, pas l’un contre l’autre », a-t-il déclaré. Américains et Européens tentent de rapprocher leurs positions sur le sujet, sans pour autant voir les États-Unis revenir sur une loi qui se veut être l’un des marqueurs du mandat du président démocrate.
Les deux hommes avaient auparavant réaffirmé la solidité de l’alliance entre les Etats-Unis et la France. « Les États-Unis ne pourraient pas demander de meilleur partenaire avec qui travailler que la France », a affirmé le dirigeant américain depuis les jardins de la Maison Blanche. « Notre destin commun est de répondre ensemble » aux défis du monde, lui a répondu le président français. « Nos deux nations sont sœurs dans leur combat pour la liberté », a-t-il assuré, appelant à ce que la France et les Etats-Unis redeviennent « frères d’armes ».