Un vent de guerre souffle sur la Libye, des affrontements à Tripoli

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(Rome, 28 août 2022). Au moins 23 personnes sont mortes, dont le célèbre comédien Moustafa Baraka, et 140 autres ont été blessées

Les affrontements entre les troupes du gouvernement d’union nationale, reconnu par l’ONU, et les miliciens soutenus par le général Khalifa Haftar qui tentaient d’installer de force Fatih Bashagha, nommé l’an dernier par le Parlement de Tobrouk, se sont soldés par le retrait de Tripoli des forces fidèles à Fatih Bashagha, a ainsi rapporté le média «libya Observer». Le ministère libyen de la Santé fait état d’un bilan actualisé des combats de 23 morts et de 140 blessés.

Les affrontements ont également opposé les forces gouvernementales à des groupes armés fidèles au gouvernement « parallèle » de Fathi Bashagha, soutenu par Khalifa Haftar, rapporte Gianluca Zeccardo de l’agence italienne «AGI».

L’humoriste Moustafa Baraka a également été tué par une balle perdue alors qu’il filmait les combats. Le service des urgences de la capitale a déclaré l’état d’alerte à Tripoli et a demandé aux citoyens de ne pas sortir dans la rue. L’Université a suspendu les cours et les examens.

« Un calme précaire règne dans les rues de la ville », écrit le correspondant de l’agence France Presse. Le chef du gouvernement de Tripoli, Abdelhamid Dabaiba, est apparu dans une vidéo, entouré de ses gardes, et a salué les miliciens qui se sont rangés à ses côtés.

Les combats sont les plus graves en Libye depuis juin 2019, lorsque le général Haftar a tenté de marcher sur la capitale et a été repoussé grâce à l’intervention de la Turquie.

Les affrontements ont causé d’importants dégâts, rapporte France Presse, qui parle de dizaines de voitures et d’immeubles incendiés ou criblés de balles. Les rues de Tripoli sont restées quasiment désertes tout au long de la journée alors que des colonnes de fumée grisâtre s’élevaient dans le ciel. Dabaiba a accusé Bashagha de vouloir « donner suite aux menaces » de prendre le contrôle de la ville. Bashagha, à son tour, a accusé Dabaiba de « s’accrocher au pouvoir » alors qu’il était un Premier ministre «illégitime».

Dabaiba avait pris ses fonctions à la suite de la médiation de l’ONU en mars 2021 en tant que Premier ministre de transition, mais l’échec de la convocation des élections, prévues le 24 décembre dernier, l’a incité à rester à son poste.

Dabaiba a assuré qu’il quitterait ses fonctions dès la formation d’un gouvernement qui serait issu des urnes. Bashagha a tenté à plusieurs reprises d’entrer dans Tripoli pour prendre le pouvoir mais a toujours été repoussé.

L’ambassade américaine à Tripoli s’est dite « très préoccupée », tandis que la mission onusienne en Libye a appelé à « une cessation immédiate des hostilités », se plaignant d’«affrontements dans des quartiers peuplés de civils».

Ces derniers mois, les tensions se sont accrues entre les groupes armés fidèles à l’un ou l’autre des dirigeants. Le 22 juillet, les combats ont fait 16 morts, dont des civils, et une cinquantaine de blessés.

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