(Rome, Paris, 28 août 2022). Les magasins ont rouvert dans la capitale libyenne après deux jours de violence entre les militaires de Dabaiba et les forces de Bashagha, le « premier ministre parallèle ». Le dernier bilan des affrontements entre milices adverses fait état de 32 morts et 159 blessés
Le calme semble être revenu à Tripoli, où les affrontements entre milices opposées ces deux derniers jours ont fait 32 morts et 159 blessés, selon le dernier bilan. La plupart des magasins ont rouvert au public et l’aéroport de Mitiga a également repris ses activités, a rapporté l’agence italienne «AGI».
Les combats, à l’arme lourde et légère, ont impliqué les partisans des deux gouvernements rivaux : d’un côté celui de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dabaiba, de l’autre celui de l’Est, dirigé par Fathi Bashagha et soutenu par le général Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye.
Les affrontements se sont terminés par la tentative ratée de Bashagha de renverser le gouvernement de son rival, d’après les médias et les experts. Des groupes armés considérés comme neutres dans cette confrontation politique, en particulier la force al-Radaa (dissuasion), se sont rangés du côté de Dabaiba, jouant un rôle décisif dans l’issue des combats.
Bashagha, ancien ministre de l’Intérieur, avait déjà tenté de destituer Dabaiba. L’intensité des combats de ces dernières heures est sans précédent depuis que Haftar a tenté de conquérir la capitale en 2019, au plus fort de la guerre civile suite à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le gouvernement de transition de Dabaiba, mis en place début 2020 sous l’égide de l’ONU avec pour mission principale d’organiser les élections de décembre dernier, toutefois reportées sine die en raison de fortes divergences sur leur base juridique, ne veut céder le pouvoir qu’à un exécutif exprimé par les électeurs.
Lire aussi : «Comment instaurer une démocratie sans démocrates, et… en présence d’armées étrangères ?»
Ces derniers mois, les tensions se sont accrues entre les groupes armés fidèles à l’un ou l’autre des deux dirigeants. Le 22 juillet, les combats avaient déjà causé la mort de 16 personnes, dont des civils, et une cinquantaine de blessés.