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Bayraktar, le drone invisible redouté par Poutine: la Russie offre 800 dollars pour chaque appareil abattu

(Paris, 07 août 2022). Le drone turc qui perturbe l’armée de Poutine, Bayraktar TB2, est tellement aimé des soldats ukrainiens qu’ils chantent des chansons populaires à son sujet. Alors que les Russes ont annoncé une récompense de 800 dollars pour quiconque qui en abattra un. Les paroles de la chanson populaire devenue virale, parlent de la destruction des «dépôts» et des «chars russes cachés dans les buissons». Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, ce drone turc s’est avéré être l’un des plus grands « succès » de la guerre, du moins pour les Ukrainiens. Depuis février, le Bayraktar, qui coûte entre un et deux millions de dollars, a détruit dans les rangs de l’armée de Poutine : 10 hélicoptères, 13 systèmes de missiles sol-air, 7 véhicules blindés, 27 autres véhicules, 6 navires militaires et de nombreuses cibles de guerre, tels que les postes de commandement et les dépôts de carburant. Le mini-avion explore le terrain et identifie les cibles avant d’effectuer des attaques de précision à l’aide d’armes à guidage laser, comme rapporté par le quotidien italien «Il Mattino».

INVISIBLES ET MORTELS, ILS SONT REDOUTÉS PAR POUTINE

Les Bayraktars ont joué un rôle central dans les premiers jours du conflit, aidant à maintenir Kiev hors de portée des Russes. Ils ont été envoyés pour détruire les camions citernes de Poutine, rendant inutilisables les chars qui avaient formé un convoi militaire d’un kilomètre de long à destination de la capitale ukrainienne. Les images de véhicules blindés abandonnés au bord de la route ont été l’une des premières victoires de Zelensky dans la guerre de propagande. Une caractéristique cruciale des drones turcs est qu’ils sont presque invisibles pour les systèmes de défense aérienne conventionnels. Les drones TB-2 sont capables d’échapper aux S-300, la dernière génération de batteries de missiles défensifs, développée par la Russie. Ils sont si meurtriers que – selon le journal britannique DailyMail – Moscou offre désormais une récompense de 50.000 roubles (800 $) pour chaque drone détruit. En outre, la Russie vise à acheter des drones iraniens pour tenter de rétablir l’équilibre dans la « guerre des drones ».

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Bien sûr, Poutine aimerait mettre la main sur Bayraktar, mais la Turquie ne les vendra pas à la Russie. Moscou s’est d’ailleurs plaint auprès d’Ankara de devoir cesser de fournir l’Ukraine, mais les Turcs ont insisté sur le fait que les ventes – et dans certains cas les dons – du fabricant Baykar sont des affaires privées entre l’entreprise et les Ukrainiens, et qu’elles n’ont rien à voir avec le Etat.

CONCOURS DE DRONES TURCS AVEC LES F-35 USA

L’année dernière, les exportations turques d’armes ont atteint 3,2 milliards de dollars, et les drones, bien sûr, ont largement contribué à ce succès. Au cours des deux dernières années, depuis que la version TB-2 a «signé» sa première mise à mort confirmée en avril 2016, les drones de Baykar ont été vendus dans plus d’une douzaine de pays. Les drones de fabrication turque ont eu un tel effet dans d’autres scénarios de guerre, de l’Afrique du Nord au Caucase, qu’ils sont désormais considérés comme le principal challenger des États-Unis, leader dans ce domaine. Un autre avantage du kit turc est qu’il est moins cher que les drones de fabrication américaine ou israélienne, et considérablement moins cher qu’un chasseur F-35 de fabrication américaine, qui coûte environ 80 millions de dollars contre 2 millions de dollars pour un Bayraktar. Ils sont également beaucoup plus faciles à entretenir qu’un avion de chasse.

BIENTÔT LE DRONE AKINCI, PLUS MORTEL QU’UN JET

Les Russes ont abattu le premier drone en mars et, bien sûr, auraient examiné l’épave et identifié sa fréquence utilisée et ses ondes électromagnétiques. « Compte tenu de leur offre limitée en drones TB2, les militaires ukrainiens sont peu susceptibles de les emmener dans des zones où le risque d’abattage est élevé, ils limitent donc leur utilisation dans la région du Donbass », explique au « DailyMail » le professeur Vikram Mittal du département d’ingénierie des systèmes, de l’Académie militaire des États-Unis. Kiev aurait acheté jusqu’à trois douzaines de TB-2 supplémentaires. En outre, l’Ukraine pourrait être en lice pour l’Akinci, un drone conçu par Baykar qui est dix fois plus gros que le TB-2 de 21 pieds et qui pourrait changer la donne : il est équipé d’un missile de croisière Som-J d’une portée de 280 milles, deux bombes guidées Teber d’une portée de 30 miles et d’une douzaine d’autres composants miniaturisés à guidage de précision. L’Akinci est presque aussi meurtrier qu’un avion de chasse et capable de rester en l’air pendant 12 heures. Selon les informations du journal britannique, deux États clients attendent la livraison de leur commande, bien que l’on ne sache pas quand il sera envoyé en Ukraine. En outre, un drone supersonique de nouvelle génération, le TB-3, entrera bientôt en production de masse.

LA PRIMAUTÉ DE LA TURQUIE DANS L’INDUSTRIE DES DRONES

Le conflit fait prendre conscience au monde entier que des pays comme les États-Unis et la Grande-Bretagne n’ont pas le monopole du développement de drones et d’autres systèmes d’armes technologiquement sophistiqués. Alors que le rôle joué par l’industrie de défense turque est désormais impossible à ignorer, tant sur les champs de bataille du Donbass qu’autour des tables de négociation de l’OTAN et même de l’Union européenne.

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