(Rome, Paris, 02 août 2022). Né le 19 juin 1951 à Kafr el-Dawar, en Égypte, Ayman Al Zawahiri est un terroriste et, pour être précis, il fait partie des 22 personnes les plus recherchées par le gouvernement américain. Chirurgien qui a contribué à la fondation du djihad islamique égyptien, il a été l’un des cerveaux de l’attentat du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles. Connu comme le bras droit d’Oussama ben Laden, Al Zawahiri est officiellement devenu son successeur le 8 juin 2011 à la tête du groupe terroriste islamique d’Al-Qaïda. Prenant la relève de son prédécesseur, tué le mois précédent par un commando de l’US Navy Seals, il a consacré son ascension dans l’islam radical par une vidéo dans laquelle il expliquait comment il opérerait pendant son mandat au sein d’Al-Qaïda.
Les années de jeunesse
Dans leur article, Mauro Indelicato et Sofia Dinolfo du quotidien italien «Inside Over», retracent le parcours d’Al Zawahiri : il a passé son enfance au sein d’une famille riche et prestigieuse. Il était entouré de proches professionnellement engagés dans le domaine de la médecine, de la justice et de la littérature. Son père était l’un des plus grands dermatologues d’Égypte, tandis que son grand-père maternel comptait parmi les plus grands hommes de lettre du pays. Enfin, son oncle maternel était le premier secrétaire de la Ligue arabe. La présence d’une famille bien établie dans le monde des affaires ne pouvait que faire de lui un jeune homme engagé dans des études pour atteindre des objectifs : « C’était quelqu’un de très timide, silencieux. Il priait et étudiait », a déclaré sa sœur Hiba Mohamed Al Zawahiri dans une interview au quotidien italien «Corriere della Sera» il y a quelques années.
Depuis son adolescence, Al Zawahiri s’est rapproché des mouvements islamistes en se laissant imprégner par leurs idéologies. À l’âge de 15 ans, il a été arrêté en tant que membre des Frères musulmans, le mouvement politico-religieux islamiste fondé en Égypte. La formation était, à l’époque comme elle l’est aujourd’hui, illégale. Cette circonstance ne l’a toutefois pas empêché de poursuivre sa passion pour l’écriture, la poésie et les études en médecine. En 1974, Al Zawahiri est diplômé de l’Université du Caire et en 1978, il a également obtenu une maîtrise en chirurgie.
Un destin marqué par les influences islamistes
Une fois devenu médecin, Al Zawahiri s’est d’abord consacré presque exclusivement à son domaine professionnel. Chirurgien ophtalmologiste de premier plan, il a ouvert une clinique médicale au Caire, se mettant constamment à jour sur les études de psychologie et de pharmacologie, entreprises dans le cadre de sa carrière universitaire. Mais parallèlement, il a aussi commencé à cultiver son engagement au sein des groupes islamistes radicaux. Une implication qui a notamment atteint son apogée lorsqu’il s’est rapproché de Sayyed Qotb, un homme politique égyptien et un érudit du Coran. Et c’est ainsi qu’en 1979 le médecin entre officiellement dans le contexte islamiste radical du djihad, l’organisation extrémiste islamiste égyptienne qui puise ses origines dans les Frères musulmans, en devenant l’un de ses principaux points de référents ainsi qu’un recruteur.
L’ascension criminelle : l’assassinat de Sadate en 1981
Un défilé militaire en mémoire du début de la guerre du Yom Kippour, un public en liesse et enfin une explosion suivie de cris de personnes et des coups de feu. C’était le 6 octobre 1981 : le président égyptien d’alors Anouar al Sadate, à la tribune des autorités, est l’une des premières victimes de l’attentat perpétré contre lui par le djihad. Ce jour-là, Ayman Al Zawahiri était également présent à cet endroit. Le garçon timide et obséquieux aux principes religieux était désormais devenu un véritable terroriste. Pour le jeune médecin, la participation à l’assassinat du président Sadate a représenté un véritable baptême du sang.
L’organisation à laquelle il appartenait a revendiqué la responsabilité de l’attaque et il était l’un des auteurs de l’attaque, arrêté avec d’autres membres du groupe immédiatement après l’attentat. Il n’y avait pas assez de preuves pour l’inculper et donc Al Zawahiri était à court de prison. Mais à cette époque où l’Egypte débattait de ce qui s’était passé, le médecin ne se montrait plus si timide. Au contraire, une personnalité charismatique a émergé, capable de s’imposer comme l’un des principaux protagonistes du groupe djihadiste égyptien. L’ascension criminelle d’Al Zawahiri ne faisait que commencer.
La rencontre avec Ben Laden
Comme cela est arrivé à de nombreux islamistes de l’époque, pour Al Zawahiri également au début des années 1980, le « saut quantique » criminel a été représenté par sa fuite vers l’Afghanistan. Là, le médecin devenu terroriste a rejoint des milliers de djihadistes de tout le monde islamique pour lutter contre l’invasion soviétique. Et c’est précisément ici qu’Al Zawahiri a rencontré un jeune ingénieur saoudien, également connu dans le monde pour son charisme naissant : Oussama Ben Laden.
Dans les montagnes afghanes, alors que les Soviétiques sur le point de quitter le pays, Al Zawahiri et Ben Laden donnent naissance à leur organisation destinée à devenir une référence du terrorisme islamiste : Al Qaïda. En arabe cela signifie « La Base : القاعدة » et l’objectif du nouveau groupe était précisément de devenir le berceau d’une organisation ramifiée dans de nombreux pays vers lesquels la guerre sainte pourrait s’exporter.
L’une des bases idéologiques d’Al-Qaïda était le takfirisme, en d’autre terme, la légitimité pour les musulmans de tuer les infidèles. Pour Al Zawahiri, le meurtre est donc devenu un moyen idéologique et politique. Toute personne non proche de la cause islamiste, selon sa démarche, pourrait être physiquement éliminée. D’où la planification de nombreux attentats dans diverses parties du monde. Dans son Egypte il signe le massacre de 62 touristes à Louxor en 1997.
Avec Al-Qaïda, cependant, le médecin n’est pas seulement actif dans son pays. En 1996, par exemple, il a été intercepté et arrêté dans la région russe du Daghestan. Al Zawahiri, selon les autorités moscovites, était occupé à recruter des adeptes et des terroristes à emmener en Tchétchénie, où la cause islamiste de ces années-là contribuait une fois de plus à mettre en échec les forces russes. Quelques mois plus tard, cependant, il a été libéré. Depuis lors, le médecin égyptien, qui avait entre-temps été condamné à mort dans son pays pour l’attentat de Louxor, a toujours vécu dans la clandestinité.
11 septembre 2001
Son nom était destiné à rester à jamais lié au 11 septembre 2001, jour des attentats contre New York et Washington. En tant que l’une des personnes les plus proches de Ben Laden, reconnu avec son organisation Al-Qaïda comme l’instigateur de l’attentat, la CIA et le FBI l’ont inclus dans la liste des terroristes les plus dangereux.
Al Zawahiri était alors en Afghanistan, aux côtés du même Ben Laden. Lorsque les États-Unis ont pris le contrôle du pays le 7 octobre 2001, l’un des principaux objectifs était précisément de capturer le médecin égyptien, désormais protagoniste incontesté du terrorisme international.
Chef d’Al-Qaïda
C’est précisément le 7 octobre 2001, qu’Al Zawahiri est apparu en vidéo. Turban blanc sur la tête, lunettes épaisses sur le visage desquelles on pouvait distinguer un regard sérieux et concentré projeté vers la caméra : c’est ainsi que le terroriste s’est présenté au reste du monde, alors qu’à son côté Oussama Ben Laden, vêtu d’un costume mimétique, lançait des proclamations contre l’Occident. La vidéo, qui est apparue sur la chaine «Al Jazeera», n’était pas la seule. Au fil des ans, Al Zawahiri était apparu dans d’autres images, parfois, aux côtés de Ben Laden, parfois seul. Toujours dans l’intention de menacer l’Occident et de lancer des avertissements à ceux qu’il considérait comme des infidèles.
Son rôle dans l’organisation créée par Ben Laden s’est accru jusqu’à ce qu’il devienne le successeur de ce dernier après sa mort lors d’un raid américain le 2 mai 2011 à l’intérieur du dernier refuge du terroriste saoudien.
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Depuis lors, Al Zawahiri est le chef d’Al-Qaïda. Recherché numéro un par les États-Unis, il se cachait en Afghanistan.