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Les canulars des poutinistes en Italie sur l’OTAN et les armes

(Rome, Paris, 30 mai 2022). En Italie, la rhétorique, l’irréalisme et le manque de culture stratégique dominent. Voici les effets sur le conflit en Ukraine

En Italie, la rhétorique, l’irréalisme et le manque cruel de culture stratégique dominent. Plus que sur des faits, ce sont les convictions « idéologiques » ou de « choix de camp » qui dominent. Cela vaut à la fois pour les origines du conflit, les conséquences des sanctions économiques et le soutien à l’Ukraine. Moins pour les divers plans de paix ou de trêve imaginatifs qui sont proposés. Nous ne mentionnons que quelques exemples les plus pittoresques, explique Carlo Jean, expert en stratégie militaire et en géopolitique, dans les colonnes du quotidien italien «Start Magazine».

En ce qui concerne l’origine du conflit, il a été affirmé que Vladimir Poutine avait été contraint à une défense préventive parce qu’il était préoccupé par la menace posée par les « énormes » exercices de l’OTAN en mer Noire. Les perroquets italiens l’ont répété avec conviction. Comme je n’avais pas beaucoup de foi, je suis allé dépaqueter les papiers, ajoute Carlo Jean.

En 2021, deux exercices ont eu lieu : l’un avec 5.000, l’autre avec 2.500 participants ! La même fable, peut-être lue dans Mickey Mouse, concerne les aides militaires américaines et britanniques à l’Ukraine définies comme « massives » depuis 2014. En fait, elles sont devenues importantes depuis 2017, où celles des États-Unis s’élevaient à 50 millions de dollars, pour devenir 150 millions de dollars les années suivantes.

L’attaque de Kiev a été une défaite, surtout par des drones achetés à la Turquie et des armes légères anti-char britanniques et suédoises, mais surtout par l’héroïsme de l’infanterie légère ukrainienne.

La controverse sur les armes lourdes à ne pas envoyer à Kiev, parce que, dans la nouvelle phase du conflit, elles ne serviraient pas à l’autodéfense, mais provoqueraient une escalade (!), a été particulièrement savoureuse.

Le conflit actuel est un conflit d’usure basé sur un duel d’artillerie. Seules les armes lourdes sont nécessaires. Dire que nous aidons uniquement les Ukrainiens avec des armes légères serait une parodie. Il n’est pas nécessaire d’être un expert en stratégie pour comprendre cela. Il me semble que même les stratèges désaxés d’une prestigieuse université romaine, généreux en offrant aux Russes des territoires ukrainiens, n’aient eu l’audace de le dire.

Et Carlo Jean d’ajouter que les deux conceptions de l’avenir du monde affectent le concept de victoire et les possibilités de négociations sérieuses entre Russes et Ukrainiens.

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