(Paris, 12 mai 2022). Pourquoi Killnet a-t-il revendiqué l’attaque contre les sites ? L’objectif est d’affaiblir le soutien à l’Ukraine en effrayant les gouvernements et les citoyens
« Cela pourrait être le début de votre fin ». L’attaque du gang Killnet, lié à la Russie et connu pour son attitude cyber-terroriste, qui a frappé plusieurs sites web italiens dont celui de la Défense et du Sénat, a été un coup de semonce pour l’Italie. D’un autre côté, la décision d’un groupe ayant des liens clairs avec le gouvernement russe de revendiquer une attaque dans le cinquième domaine, dont les caractéristiques d’anonymat et d’absence de limitations géographiques compliquent l’attribution et la réponse éventuelle de l’attaqué, comme rapporté par Gabriele Carrer dans le quotidien italien «Formiche».
En effet, il n’est pas passé inaperçu que l’attaque a eu lieu alors que le Premier ministre Mario Draghi se trouvait aux États-Unis, où il a rencontré le président Joe Biden pour renforcer la réponse commune contre la Russie pour l’invasion de l’Ukraine. Et qu’à Rome, «Cybertech Europe» est en cours, l’un des événements les plus importants au monde dans le domaine de la sécurité de l’information, au cours duquel Roberto Baldoni, directeur général de l’Agence nationale de cyber-sécurité, a expliqué que l’Italie est capable de faire face à une attaque similaire à celle qui s’est produite au Costa Rica, contraint de déclarer l’état d’urgence en raison d’une attaque de hacker, « ni plus ni moins que d’autres pays européens. Nous devons évidemment nous améliorer », a-t-il ajouté.
Le fait qu’il s’agisse d’une salve, est également mis en évidence par la méthode, à savoir le DDoS (Distributed denial of service), qui consiste à inonder les sites Internet et les services en ligne de « trafic indésirable » au point de les désorganiser. Les serveurs et l’infrastructure ne semblent pas avoir été compromis. L’objectif n’était donc pas de voler des données et de, par la suite, demander une rançon. L’intention était de faire comprendre à l’Italie ainsi qu’à d’autres pays européens récemment touchés (dont l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni) que le gang est capable de paralyser les systèmes de quiconque soutient les efforts de guerre de l’Ukraine.
Cette attaque « confirme nos inquiétudes », a expliqué Adolfo Urso, président de la Copasir, et sénateur de la formation politique «Fratelli d’Italia». « Les attaques de pirates représentent un élément de la cyber-guerre auquel nous devons encore faire face ». Ce système, et la « machine de désinformation, sont des outils de pénétration étrangère, en particulier des régimes autocratiques », a-t-il ajouté.
C’est pourquoi, face à ces attaques, il est bon d’être froid et lucide, sans paniquer. Car semer la panique est justement l’un des objectifs de ces offensives, destinées à effrayer les gouvernements mais aussi les citoyens, visant à fléchir le soutien à l’Ukraine.
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