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Le revirement d’Israël: Tel-Aviv prêt à envoyer une aide militaire à Kiev

(Paris, 05 mai 2022). Les pressions de Joe Biden, de plus en plus intenses au fil des jours, combinées aux déclarations faites par Sergej Lavrov lors de la tristement célèbre interview à la chaine «Rete 4, émission Zona Bianca», ont pu convaincre Israël de changer de registre sur la guerre en Ukraine, comme rapporté par Federico Giuliani du quotidien italien «Il Giornale/Inside Over».

Selon les médias israéliens, Tel-Aviv est prêt à envoyer une aide supplémentaire à l’Ukraine, au gouvernement dirigé par Volodymyr Zelensky. De ce qui ressort, outre l’aide humanitaire aux civils et aux réfugiés, Israël envisage également de fournir à Kiev du matériel militaire.

Toutefois, comme le souligne l’une des sources citées par le site américain Axios, il s’agit « principalement d’armes défensives et en quantités limitées, puisque l’Union européenne et les Etats-Unis augmentent leur assistance militaire à Kiev ».

Les pressions de Biden

Sans l’ombre d’un doute, la pression susmentionnée des États-Unis a joué un rôle clé dans ce qui pourrait être le revirement d’Israël dans la guerre en Ukraine. La demande de Washington aurait été formulée lors d’une réunion la semaine dernière à la Maison Blanche entre le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le chef du Conseil de sécurité nationale israélien Eyal Hulata. Rappelons qu’Israël avait jusqu’à présent rejeté les demandes de l’Ukraine pour des armes plus sophistiquées, et que le mois dernier seulement, il avait accepté d’envoyer des milliers de casques et de gilets pare-balles, mais uniquement pour le personnel médical et les premiers intervenants (les premiers secours).

Les déclarations de Lavrov

D’autres rumeurs ont évoqué les affirmations de Lavrov. Le mécontentement des dirigeants israéliens, ou du moins celui d’une partie d’entre eux, vis-à-vis de la Russie aurait grandi à cause de la bourde diplomatique commise par le ministre russe des affaires étrangères. Un bref résumé : Lavrov, essentiellement pour justifier le plan russe de dénazification de l’Ukraine, pays actuellement dirigé par un président d’origine juive, a déclaré qu’Hitler avait lui aussi les mêmes origines juives.

A lire : «Dénazification» de l’Ukraine ! Lavrov : «Hitler était aussi juif». Lapid convoque l’ambassadeur de Russie

Plus tard, le président russe, Vladimir Poutine, a présenté ses excuses au Premier ministre israélien, Naftali Bennett, pour les propos tenus par son ministre des Affaires étrangères sur les éventuelles origines juives d’Adolf Hitler. « Le Premier ministre a accepté les excuses du président Poutine pour les propos tenus par Lavrov et l’a remercié d’avoir clarifié son attitude envers le peuple juif et la mémoire de l’Holocauste », lit-on dans la note publiée par le bureau du Premier ministre israélien après la conversation téléphonique entre les deux dirigeants.

Israël change-t-il de cap ?

Il y a une semaine, Israël était présent à la base aérienne de Ramstein en Allemagne. Là, Dror Shalom, chef du bureau politico-militaire du ministère de la Défense, a participé à la réunion voulue par les États-Unis sur l’envoi d’armes à l’Ukraine. Et dire que, depuis le début du conflit jusqu’à il y a quelques jours, Zelensky avait demandé à plusieurs reprises à Tel-Aviv un soutien militaire qui n’est jamais arrivé.

Israël était et est intéressé à maintenir de bonnes relations diplomatiques avec la Russie, notamment parce qu’il doit nécessairement se coordonner avec l’armée russe, qui maîtrise le ciel syrien, pour organiser des raids aériens dans le pays afin de frapper des cibles liées au Hezbollah et à l’Iran.

Pourtant, les faits susmentionnés ont peut-être convaincu le gouvernement israélien de modifier sa position. Le journal Haaretz a écrit que Tel-Aviv pourrait n’envoyer que des armes défensives à Kiev, espérant probablement que cela ne déclencherait pas une réaction de colère de Moscou. En parlant d’armes, il est question du Dôme de fer, le système antimissile déjà utilisé par Israël pour se défendre contre les roquettes tirées depuis la bande de Gaza.

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