La 36e brigade de la marine ukrainienne brise le siège: «l’opération spéciale» qui change le cours de la bataille

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(Rome, Paris, 12 avril 2022). Les médias ukrainiens ont annoncé une opération de la 36e brigade grâce à laquelle des dizaines de soldats de Kiev ont pu rejoindre les positions du bataillon Azov

Les combats se poursuivent à Marioupol. Après des informations faisant état d’avancées russes continues ces derniers jours, entraînant la reddition de dizaines de soldats ukrainiens à l’intérieur de la ville portuaire, Kiev revendique ce mardi le succès d’une opération qui a brisé le siège auquel étaient contraints certains groupes de marines, comme la rapporte Mauro Indelicato dans le journal italien «Il Giornale».

Selon les médias ukrainiens, une action de la 36e brigade de la marine ukrainienne a notamment permis à certaines unités de rejoindre les zones encore contrôlées par le bataillon Azov, les quartiers adjacents aux aciéries d’Azovstal, situées dans la partie sud de Marioupol. Voici en fait la dernière poche de résistance ukrainienne aux Russes et pro-russes, composée d’indépendantistes et de Tchétchènes, avançant sur la ville. Les aciéries offriraient aux membres d’Azov un abri sûr pendant plusieurs jours.

En effet, il est difficile de les conquérir compte tenu de la présence de bunkers et d’abris au sein de la structure. En outre, les combattants du bataillon disposent encore d’une grande quantité de munitions et de fournitures disponibles à l’intérieur de l’aciérie.

Ces éléments ne sont plus à la disposition des marines ukrainiens, dispersés dans des d’autres districts de Marioupol, qui sont désormais techniquement aux mains des Russes. A tel point que des dizaines de soldats de Kiev ont dû se rendre entre la semaine dernière et hier.

273 soldats ont déposé leurs armes il y a quelques jours, dont une centaine hier. Plusieurs vidéos diffusées par les médias russes montrent des militaires marchant les bras levés pour se diriger vers les positions des troupes moscovites. Ceux qui ne voulaient pas se rendre, tentaient évidemment une dernière opération pour échapper au siège et se retrancher dans les aciéries avec le bataillon Azov. Une action réussie, comme mentionné, par la 36e brigade de l’armée ukrainienne.

Aucun détail n’a été communiqué par les médias ukrainiens, qui se sont contentés de faire état du succès de l’opération et donc de la possibilité de renforcer la dernière poche de résistance dans les districts du sud.

Cependant, bien que l’opération soit considérée comme un succès, ce qui s’est passé au cours des dernières heures ne devrait pas pouvoir renverser le sort de la bataille. Marioupol est encerclé par les Russes et les pro-russes depuis des semaines, les Ukrainiens présents dans la ville sont loin des positions des autres soldats de Kiev dans la région sud.

Pas plus tard qu’hier, ajoute Mauro Indelicato, la confirmation est arrivée de Moscou, ayant confirmé que l’ensemble de la zone portuaire de Marioupol est sous son contrôle. Il est impossible pour les marines et les membres d’Azov de recevoir plus de nouveaux renforts. Hier soir, la nouvelle d’un éventuel raid avec des « armes suspectes » menées par les Russes dans la zone des aciéries s’est répandue. Mais au cours des dernières heures, aucune confirmation n’a eu lieu.

Alors que la bataille se poursuit autour des sites industriels, la population continuera à subir les conséquences du conflit. Plus de cent mille personnes sont toujours piégées dans la ville, sans eau ni électricité et avec des réserves de nourriture de plus en plus rares.