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France: l’enseignement de l’arabe en primaire confié à l’Algérie

La brouille entre Paris et Alger, survenue à la suite des propos du président français sur la « nature du régime algérien » qui prend le président Tebboune en otage, et sur l’inexistence de la nation algérienne avant 1830, l’Algérie faisant à l’époque partie de l’Empire ottoman, semble bel et bien terminée. A l’automne dernier, l’Algérie avait vivement réagi aux déclarations du président Macron, fermé son espace aérien aux avions militaires français, et boycotté certains produits tricolores (comme notamment le blé). Désormais, les choses sont rentrées dans l’ordre et le premier ministre français Jean Castex devrait s’y rendre très bientôt.

Plusieurs sources algériennes et françaises avaient accusé le président français d’avoir sciemment provoqué « une mini-crise – maintenue sous contrôle – dans un objectif franco-français de politique intérieure, à quelques mois des élections présidentielles, afin de couper l’herbe sous les pieds de ses rivaux de l’extrême droite qui font de l’immigration et des relations avec l’Algérie leur cheval de bataille ». Ces sources ajoutaient que « cette crise arrangeait également le régime algérien, car elle lui permettait de ressouder la population autour de l’hostilité à l’ancienne puissance coloniale ».

Lors de sa visite à Alger, le 8 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait appelé à l’apaisement et à la relance des relations bilatérales dans un cadre de respect mutuel. Paris aurait cédé sur plusieurs points à en croire la presse algérienne. Ce 23 mars, le quotidien El-Khabar nous apprend en effet que le gouvernement algérien a créé « une nouvelle direction rattachée à l’ambassade algérienne à Paris pour gérer l’enseignement de la langue arabe dans les écoles primaires françaises ». Selon le journal, « la décision qui a été prise le 14 mars dernier, stipule la mise à la disposition des académies françaises d’enseignants algériens. La direction rattachée à l’ambassade devra proposer les programmes pédagogiques en se basant sur la culture algérienne et adaptés à l’âge des élèves ».

« Cette décision n’est pas innocente », estime un expert de l’Algérie. Car, ajoute-t-il, « elle apporterait de l’eau au moulin de Marine Le Pen et Eric Zemmour et pourrait les favoriser pour franchir le premier tour des présidentielles. C’est un service inestimable rendu par Alger à Macron », conclut notre source.

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