Présidence française de l’UE: Schengen, IVG, environnement. Macron fixe ses objectifs

0
567

(Rome, Paris, 19 janvier 2022). Le président de la République, également à la tête du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier, a prononcé le traditionnel discours devant les eurodéputés du Parlement européen, ce mercredi 19 janvier

Emmanuel Macron, nouveau président du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier, a pris la parole ce mercredi 19 janvier au Parlement européen de Strasbourg. Un discours introduit par la nouvelle présidente de l’institution, Roberta Metsola, élue la veille. Lors de son discours devant les eurodéputés, le chef de l’Etat a souhaité défendre ses priorités pour l’Union européenne.

Le président de la République a d’abord tenu à saluer « cette Europe » qui « a tenu fermement la barre pendant la pandémie », notamment au niveau des « vaccins » et « de la relance économique ». Avant d’assurer que « la présidence française sera une présidence de la promotion des valeurs qui nous font et qui, à force d’être considérées comme des acquis, ont fini ces dernières années par se fragiliser ». « Nous sommes cette génération qui redécouvre la précarité de l’Etat de droit et des valeurs démocratiques, a-t-il poursuivi.  Nous serons au rendez-vous du combat pour la démocratie libérale, du combat pour défendre nos processus électoraux des tentatives d’ingérence étrangères, du combat pour continuer de faire progresser la souveraineté des peuples. »

Etat de droit. Emmanuel Macron a alors fait une première annonce : la présidence française portera, avec l’Allemagne, « le droit d’initiative législative pour le parlement », soit la possibilité de proposer des lois.  « Des voix s’élèvent aujourd’hui pour revenir sur nos grands textes fondamentaux, qui ont pourtant été décidés souverainement par les Etats membres lors de leur adhésion », a-t-il déploré, alors que la Pologne et la Hongrie sont ciblées par l’UE pour avoir voté des lois qui ne respectent pas valeurs européennes. D’après le président, « la fin de l’Etat de droit, c’est le règne de l’arbitraire, la fin de l’Etat de droit, c’est le signe du retour aux régimes autoritaires, au bégaiement de notre histoire ». Emmanuel Macron a condamné « un combat idéologique », « porté par plusieurs puissances autoritaires à nos frontières », une référence claire au comportement de la Russie. « Ces prochaines semaines doivent nous conduire à faire aboutir une proposition européenne bâtissant un nouvel ordre de sécurité et de stabilité. Nous devons le construire entre Européens, puis le partager avec nos alliés, dans le cadre de l’Otan, et ensuite le proposer à la négociation à la Russie», a d’ailleurs fait savoir le président français.

Devant les députés européens, Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé qu’il souhaitait « actualiser la charte des droits fondamentaux », « notamment pour être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement », a-t-il précisé. Il a également affirmé que la présidence française portera une réforme de l’espace Schengen, « condition du respect de sa promesse originelle d’un espace de libre circulation ». Son objectif est également de « retrouver la maîtrise de nos frontières ».

Relations. Le président du Conseil de l’UE a par la suite abordé les liens avec les pays africains. Selon lui, l’Union doit proposer une nouvelle alliance aux pays africains en matière d’investissements, de santé ou de sécurité. Il a également confirmé que la France allait organiser, en février, un sommet visant à refonder ce partenariat entre l’Europe et l’Afrique. D’autres relations sont également à repenser : celles avec les pays des Balkans occidentaux. L’Union européenne doit ainsi leur redonner des « perspectives sincères d’adhésion ».

Au sujet de l’environnement, Emmanuel Macron a rappelé son souhait de voir un « ajustement carbone aux frontières » et « l’adoption d’une loi contre la déforestation ». Autre défi : le « réarmement stratégique de l’Europe ». « L’Europe doit s’armer, non pas par défiance vis-à-vis des autres puissances, mais pour assurer son indépendance dans ce monde de violence, pour ne pas subir le choix des autres, pour être libre ».

(L’Opinion)