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Mali: affrontements entre milices djihadistes et forces armées soutenues par le groupe Wagner

(Rome, Paris, 05 janvier 2022). L’affrontement a eu lieu le long de l’axe routier reliant les villes de Bandiagara et Bankass
Les forces armées du Mali, appuyées par les milices paramilitaires russes de la compagnie Wagner, se sont heurtées aux miliciens du groupe djihadiste Katiba Macina (aussi appelée Front de libération du Macina par les médias, est une unité combattante salafiste djihadiste qui apparaît en janvier 2015 lors de la guerre du Mali, ndlr) le long de l’axe routier reliant les villes de Bandiagara et Bankass, au centre du pays. C’est ce qu’ont rapporté des sources citées par la chaine « France 24 », et diffusées par l’agence italienne «Nova News», selon lesquelles l’affrontement a eu lieu lundi 3 janvier, lorsqu’un véhicule blindé de l’armée malienne a été touché par un engin piégé placé sur le bord de la route, qui a déclenché une fusillade au cours de laquelle un mercenaire russe aurait été blessé puis évacué vers l’hôpital voisin de Sévaré. Selon les mêmes sources, plusieurs djihadistes ont été tués dans les affrontements. La semaine dernière, des informations recueillies par « RFI » faisaient état de mouvements de troupes vers le centre du pays, avec des véhicules de l’armée malienne quittant la capitale Bamako avec à leur bord des hommes blancs en uniforme. L’information, si elle se confirmait, serait une nouvelle certitude de la présence du groupe Wagner au Mali, déjà condamné à plusieurs reprises par la France et ses alliés occidentaux.
Fin décembre, un communiqué conjoint publié par les gouvernements de 16 pays – dont l’Italie, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Norvège, la Suède et le Canada – accusait les autorités maliennes d’avoir engagé le groupe paramilitaire russe Wagner, condamnant « avec fermeté » le stationnement de « troupes mercenaires » dans le pays africain et la décision du gouvernement provisoire de Bamako d’utiliser les « rares fonds publics » dont il dispose pour « payer des mercenaires étrangers ». Les 16 signataires se disent conscients du fait que la Russie apporte « un soutien matériel » au déploiement du groupe Wagner au Mali et exhortent donc Moscou à « revenir à un comportement responsable et constructif dans la région ». En outre, précise le communiqué, le déploiement de mercenaires de Wagner risque « d’entraîner une aggravation de la situation des droits de l’Homme au Mali et de menacer l’accord de paix et de réconciliation » dans ce pays déchiré par le conflit. L’Union européenne a récemment imposé des sanctions au groupe Wagner, l’accusant d’être impliqué dans de graves violations des droits humains. Le groupe a été identifié pour la première fois en 2014 alors qu’il soutenait des séparatistes pro-russes dans le conflit dans l’est de l’Ukraine et a, depuis, été impliqué dans plusieurs autres pays, dont la Syrie, le Mozambique, le Soudan, la Libye et la République centrafricaine. Moscou a jusqu’à présent nié tout lien avec le groupe.

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