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Afrique: la Chine veut construire une grande base navale en Guinée équatoriale

(Rome, 09 décembre 2021). Selon le Wall Street Journal le général Townsend, patron d’AFRICOM tire la sonnette d’alarme : la Chine veut construire une maxi base navale en Guinée équatoriale, vraisemblablement à Bata

Comme le rapporte le spécialiste en Défense et Sécurité, Francesco Bussoletti dans le quotidien «Difesa & Sicurezza», la Chine veut construire une grande base navale permanente dans l’océan Atlantique, sur la côte de Guinée équatoriale (à Bata). L’alerte a été donnée par le Wall Street Journal, qui a obtenu des informations confidentielles des services secrets américains. La question avait déjà été abordée en avril 2021 par le général Stephen J. Townsend, chef d’AFRICOM, le commandement militaire américain des opérations en Afrique, lors d’une audition devant la commission des forces armées du Sénat. « Nous savons que les Chinois veulent construire un réseau de bases dans le monde, a-t-il souligné, citant la côte atlantique de l’Afrique comme une préoccupation. Pékin a construit sa première base sur la côte Est à Doraleh (Djibouti) en 2017, près de la base américaine du Camp Lemonnier. Depuis lors, il s’est efforcé d’étendre sa présence dans le pays. En effet, au cours des deux dernières années, Pékin a achevé un quai qui permettra à de plus gros navires, notamment des porte-avions et des sous-marins, d’y accoster.

Le Général Townsend en avril 2021 : Pékin vise à créer une véritable base navale où il pourra se réapprovisionner en munitions et réparer des navires militaires

Selon l’armée américaine, la Chine a pour objectif de créer une véritable base navale. Une structure qui est «plus qu’un simple endroit où s’arrêter pour faire le plein en carburant et de nourriture. Je parle d’un port où l’on peut s’approvisionner en munitions et réparer des navires militaires », avait déploré Townsend, ajoutant que les Chinois « travaillaient d’une manière agressive pour l’obtenir ». Afin d’étendre leur présence dans la région africaine, ils ont depuis longtemps lancé une politique d’aide et d’investissement à travers le continent. Au cours des dix dernières années, la nation asiatique a consacré 60 milliards de dollars aux infrastructures et au développement en Afrique, ouvrant du même coup un nombre impressionnant d’ambassades. Celles-ci, en fait, s’élevaient à 52, soit trois de plus que celles des Etats-Unis. En outre, la vente d’armes aux gouvernements locaux a connu une croissance alarmante, motivée par des conditions très avantageuses, sans conditions ni contraintes.

Les États-Unis sont inquiets, mais pour le moment le poids de la Chine dans le pays africain semble être plus important

Pour parer au risque de la méga base navale chinoise en Guinée équatoriale, le président américain Joe Biden, ajoute Francesco Bussoletti, a envoyé en octobre son conseiller adjoint à la sécurité nationale Jon Finer dans ce pays africain. Celui-ci avait rencontré le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son fils, ainsi que le député, Teodoro Nguema Obiang Mangue (Teodorin), avec des propositions de ne pas accorder à Pékin l’autorisation de construire la base. La persuasion morale, cependant, ne semble pas avoir eu d’effet jusqu’à présent. En fait, la Chine semble avoir de «meilleures flèches dans son arc». Elle vise deux objectifs avec le nouveau port : d’une part, la création d’une force militaire pour escorter ses navires de commerce de passage dans le quadrant. De l’autre, l’obtention de capacités de « réarmement et remise en état » dans une zone stratégique où elle était totalement sans surveillance.

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