Liban: Samir Geagea, ou la lueur d’espoir dans la nuit sombre du Liban

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(Montréal, Paris, 19 août 2021). Alors que le Liban sombre et s’enfonce dans l’enfer promis par le Président Michel Aoun en juillet 2020, une lueur d’espoir continue de briller à l’horizon. Samir Geagea, le pilier des souverainistes, a en effet «mis les points sur les i» dans une interview à la première chaîne de la télévision saoudienne, dans la soirée du mercredi 18 août. Il a évoqué tous les problèmes du pays du Cèdre, qu’ils soient d’ordre interne ou liés à l’évolution de la situation régionale.

Pendant près d’une heure, le chef des Forces libanaises a dressé un diagnostic précis d’un Liban malade, en insistant sur une «maladie auto-immune» incarnée par le Président Aoun, le gendre Monsieur Bassil et le Secrétaire général du Hezbollah. Il a également proposé une série de remèdes d’ordre politique, les seuls à même de soigner le malade. Pour lui, la solution est politique et commence par des élections législatives qui mettraient un terme à la majorité actuelle, responsable de la crise majeure du Liban qui constitue une couverture politique au Hezbollah et qui, de ce fait, cautionne l’occupation iranienne du pays.

Au détour d’une question, et sans les citer, Geagea a regretté l’absence de la volonté de certains de ses alliés à poursuivre la lutte. «Entre 2005 et 2010, les souverainistes détenaient la majorité parlementaire, mais certains ont préféré la compromission, soit par opportunisme, soit par peur du Hezbollah suite à la vingtaine d’assassinats, soit encore par la perte de toute volonté d’affronter les dangers». Mais il a tenu à préciser que « ceux qui veulent construire un pays, doivent affronter les dangers et relever les défis ». Sont notamment visés par cette assertion l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui s’est littéralement couché devant le Hezbollah, et Walid Joumblatt qui a préféré négocier avec le Parti de Dieu. Ce qui a permis à ce dernier d’étendre sa mainmise sur l’Etat, l’administration et les services, directement et par l’intermédiaire de ses alliés opportunistes qui ont trahi leurs idéaux (Aoun-Bassil).

Le diagnostic et les remèdes proposés par Samir Geagea constituent une véritable lueur d’espoir dans un pays en pleine décomposition sur tous les plans. Il l’a encore confirmé ce jeudi dans une lettre ouverte adressée au Président de la République et qui résume l’état d’esprit de plus de 4 millions de Libanais. Le chef des Forces Libanaises accuse le pouvoir de «chercher à tuer le secteur privé en refusant de lui accorder les autorisations d’importation de carburants pour remédier aux pénuries qui frappent le pays, mais autorise le Hezbollah d’importer du gasoil iranien, et bientôt des médicaments, en totale violation des sanctions américaines visant la République islamique». Ce faisant, Michel Aoun et Gebran Bassil qui contrôlent le ministère de l’Energie depuis 12 ans, mettent le Liban dans une situation très critique par rapport à ses partenaires arabes et occidentaux en permettant au Hezbollah de contrôler l’économie du Liban, puis le secteur de la santé, après avoir infiltré les services de sécurité, l’armée et la sphère politique.

Le Président Aoun est ainsi tenu responsable de ce qui attend le Liban. Il l’a déjà annoncé sans complexe en 2020, après avoir œuvré depuis son alliance avec le Hezbollah à iraniser le Liban. Gebran Bassil a déjà violé les sanctions sur l’Iran en introduisant des entreprises iraniennes au Liban, notamment dans la construction de barrages-passoires. Bassil, ancien ministre de l’Energie et de l’Eau, et tous ses successeurs (César Abi Khalil, Madame Nada Boustany et Raymond Ghajar) ont systématiquement détruit le secteur électrique pour accélérer le pourrissement et pousser les Libanais à accepter la connexion au réseau irano-syrien proposé par Téhéran depuis 2006. Malgré l’opposition des souverainistes, Bassil a réussi à injecter une cinquantaine de milliards de dollars en une décennie pour un résultat nul, grâce à la complicité de ceux qui ont baissé les bras et perdu la volonté de lutter, et qui lui ont attribué leurs voix en 2018.

Dans cette chute libre en enfer, Samir Geagea demeure le seul parachute qui empêchera le choc, et constituera par la suite la seule véritable solution qui sortira le Liban et le dirigera vers sa prospérité d’antan.

Sanaa T.