(Rome, 10 août 2021). Selon le site d’information israélien «Walla News», le directeur de la CIA doit rencontrer le premier ministre israélien Naftali Bennett, ainsi que le nouveau chef des services de renseignements extérieurs israéliens (Mossad), David Barnea, afin de discuter du programme nucléaire iranien et des activités de Téhéran dans la région, dans un contexte de recrudescence des tensions entre les deux pays ennemis, a rapporté le quotidien «La Presse».
Sollicité par l’AFP, un porte-parole du premier ministre a confirmé la visite de M. Burns sur le sol israélien, sans toutefois épiloguer sur les sujets qui seront évoqués lors de ces discussions. M. Burns doit également rencontrer jeudi le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah en Cisjordanie occupée, a indiqué à l’AFP un responsable palestinien. Selon le site Walla News, il devrait également y rencontrer le chef du renseignement palestinien, Majed Faraj.
Cette visite du chef de la CIA intervient sur fond de tensions accrues entre Israël et l’Iran.
Le 29 juillet, le MT Mercer Street, un pétrolier géré par une société appartenant à un milliardaire israélien, a été la cible d’une attaque au drone au large d’Oman, fatale à un agent de sécurité britannique et un membre d’équipage roumain.
Les États-Unis, le Royaume-Uni et Israël ont très rapidement pointé du doigt l’Iran, qui a démenti toute implication, sur fond d’attaques et de sabotages en série dans les eaux de la région.
Vendredi dernier, le commandement militaire central (Centcom) de l’armée américaine a publié les résultats d’une enquête selon lesquels deux drones piégés ont d’abord manqué leur cible, avant qu’un troisième, « chargé d’explosif à usage militaire », ne vienne s’abattre sur le MT Mercer Street.
Les experts américains « ont conclu, sur la base de preuves », que ce drone « avait été fabriqué en Iran », estimant aussi que « la distance entre les côtes iraniennes et le site » de l’attaque était compatible avec la portée de précédentes attaques au drone attribuées à Téhéran.
Diplomate de carrière, William Burns a été à l’origine, sous la présidence de Barack Obama, d’un rapprochement avec l’Iran, menant ainsi des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman avec ce pays ennemi malgré l’absence de relations diplomatiques avec les États-Unis.
Ces discussions avaient permis ensuite d’ouvrir celles, officielles, entre Téhéran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni), qui ont abouti à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (JCPOA), auquel Israël s’est opposé et dont l’ancien président américain Donald Trump s’est retiré.
Comme le rapporte Maria Grazia Rutigliano, analyste auprès de l’Observatoire de la Sécurité internationale, «Sicurezza Internazionale», dans son passé de diplomate, M. Burns a joué un rôle clé dans le rapprochement des États-Unis avec l’Iran, qui a débouché sur un accord nucléaire en 2015 entre l’Iran et les principales puissances mondiales. Cependant, le 8 mai 2018, le président américain de l’époque, Donald Trump, s’est retiré unilatéralement de l’accord, réimposant des sanctions contre Téhéran et faisant monter la tension entre les puissances. Avec l’entrée en fonction de Joe Biden le 20 janvier de cette année, des tentatives ont été entreprises pour renégocier l’accord, les « pourparlers de Vienne » étant suspendus depuis le 17 juillet, dans l’attente de l’investiture du nouveau gouvernement iranien.