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Liban: l’enquête sur l’explosion de Beyrouth redémarre impliquant le Premier ministre Hassan Diab

(Rome, 03 juillet 2021). Selon l’agence italienne «Nova News» le juge chargé d’enquêter sur l’explosion dévastatrice dans le port de Beyrouth le 4 août 2020, Tarek Bitar, a relancé l’enquête, qui était bloquée depuis des mois, en annonçant l’ouverture de poursuites judiciaires contre au moins neuf hauts fonctionnaires et officiers de l’Etat libanais, dont le Premier ministre démissionnaire, Hassan Diab. Outre ces derniers, le juge a exprimé sa volonté d’interroger les députés et anciens ministres Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, l’ancien ministre Youssef Fenianos, l’ancien commandant en chef de l’armée Jean Kahwagi, le chef de la Sûreté de l’Etat Tony Saliba, le Chef de la Sûreté Générale Abbas Ibrahim, et un ancien Chef du Renseignement Militaire Camille Daher. Toutes ces personnes « ont montré des manquements et commis des erreurs, et devront en répondre », a déclaré une source judiciaire. Le prédécesseur de Bitar à la tête de l’enquête, le juge Fadi Sawan, avait été révoqué par la Cour de cassation après avoir mis en examen plusieurs responsables politiques, dont Diab, Khalil, Fenianos et Zeaiter : trois d’entre eux, dont le Premier ministre sortant, avait refusé de comparaître devant le magistrat.
Diab et huit autres responsables impliqués dans l’enquête
Afin d’éviter que ce scénario ne se reproduise, ajoute «Nova», Bitar a décidé de procéder à une demande préliminaire au parlement pour lever l’immunité des députés impliqués, ainsi qu’au barreau de Beyrouth, dont font partie trois des suspects. Le juge a également demandé au gouvernement et au ministère de l’Intérieur l’autorisation d’interroger les hauts responsables de la sécurité impliqués, recueillant le soutien du ministre de l’Intérieur sortant, Mohammed Fahmi. « Toutes mes convocations sont adressées aux personnes impliquées sur la base de soupçons, et non par le biais d’une audition de témoins », a déclaré Bitar, soulignant que « ces mesures sont nécessaires pour des soupçons concernant une éventuelle volonté de meurtre, ou concernant des négligences et des défaillances qui auraient favorisé la catastrophe ». L’explosion du 4 août, provoquée par près de 3.000 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis des années dans un hangar du port de Beyrouth, a fait au moins 211 morts et plus de 6.000 blessés, ainsi que de graves dégâts matériels dans le centre de la capitale libanaise.

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