Selon la presse américaine, les propos de Raïssi bloquent la relance des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran

0
667

(Rome, 22 juin 2021). Les déclarations du président iranien élu, Ebrahim Raïssi, sonnent comme une pierre tombale pour les efforts de l’administration américaine pour relancer la « phase deux » des pourparlers nucléaires avec ce pays. C’est ce qu’a rapporté «Wall Street Journal» dans un éditorial faisant écho à des analyses similaires d’autres grands journaux américains. Raïssi ne prendra ses fonctions qu’en août prochain, mais a annoncé hier que son gouvernement n’entendait négocier aucune limite au programme de développement de missiles balistiques de l’Iran, ni la fin du soutien au réseau de milices et groupes pro-iraniens présents dans les principales zones de crise du Moyen-Orient. L’administration du président américain, Joe Biden, a promu l’idée d’une « phase deux » de pourparlers avec Téhéran comme antichambre de la réintégration des Etats-Unis dans l’accord nucléaire iranien de 2015 sur une base « plus ferme et plus durable », comme l’avait déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken. Cependant, l’accord de 2015 n’a imposé aucune limite au programme balistique de l’Iran ni à ses activités de déstabilisation, et selon le « Wall Street Journal », il a toujours été illusoire pour Washington de penser qu’il peut pousser l’Iran à accepter un accord qui inclut plutôt de tels domaines. Les propos de Raïssi – affirme le quotidien – « sont la démonstration que les Etats-Unis attendent le retour à l’accord voulu par Obama, qui finance l’arsenal conventionnel de Téhéran et favorise le terrorisme régional ».
Les États-Unis n’ont pas l’intention de chercher à organiser un sommet avec le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, mais ils attendent les résultats des pourparlers sur l’accord nucléaire. C’est ce qu’a déclaré hier, lors d’une conférence de presse, la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki. Hier matin, le nouveau président iranien, ancien chef de la justice et membre de l’aile ultra-conservatrice déjà sous sanctions américaines, a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de rencontrer le président des Etats-Unis, Joe Biden. « Nous n’avons actuellement aucune relation diplomatique avec l’Iran ni de projet de rencontre au niveau des dirigeants », a ajouté Psaki.
La politique étrangère de l’Iran ne sera en aucun cas limitée par l’accord sur le nucléaire iranien, a déclaré le président fraichement élu lors de la première conférence de presse après avoir remporté les élections présidentielles du 18 juin. « Nous ne lierons pas les intérêts du peuple iranien à l’accord nucléaire », a dit Raïssi. « Notre politique étrangère ne se limitera pas à l’accord nucléaire », a-t-il souligné, évoquant le Plan d’action global conjoint (JCPOA) conclu en juillet 2015 sous l’administration dirigée par son prédécesseur Hassan Rohani et de fait en crise depuis mai 2018 après le retrait unilatéral des États-Unis.

La Rédaction. (Nova News)