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Le 18 juin 1940: début de la Résistance française, l’appel du Général Charles de Gaulle (Audio)

(Rome, Paris, 18 juin 2021). Juin 1940. La France est en guerre, les Allemands occupent le pays et de Gaulle est parti se réfugier en Angleterre auprès du Premier ministre anglais Winston Churchill. Le 16 juin, le gouvernement français en place démissionne, le 17, le maréchal Pétain annonce la paix avec le Troisième Reich et le début de la collaboration avec le régime de Vichy. À Londres, le 18 juin 1940 à 22 heures, sur les ondes de la BBC, le général de Gaulle prononce son premier discours appelant les Français de ne pas cesser le combat contre les Allemands. Même si peu de citoyens français ont entendu en direct l’appel du général, la presse a relayé son appel dès le lendemain. C’est incontestablement l’un des documents les plus marquants de la Seconde Guerre mondiale. Il est considéré comme fondateur de la Résistance française face au 3e Reich d’Hitler.
Depuis le 3 septembre 1939 à 17 heures, l’armée française est officiellement en guerre contre l’Allemagne nazie. Sur la ligne Maginot, les fortifications le long des frontières avec la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, arrivent les renforts grâce à la mobilisation générale de la veille. Les premiers jours sont calmes, car les troupes françaises et allemandes restent sur leurs positions et les combats se font rares. Du 9 au 21 septembre, alors que les forces allemandes sont concentrées sur le front de l’est et l’avancée vers la Pologne, l’armée française effectue sa première opération militaire de la Seconde guerre mondiale : l’offensive de la Sarre, au nord-est de la ville de Sarreguemines en Moselle. Le reste de l’hiver est calme sur le front. Mais ce n’est qu’un répit, puisque l’arrivée du printemps voit aussi se concrétiser les plans d’Hitler d’envahir la France.
Les troupes allemandes avancent de plus en plus à l’intérieur du pays et de nombreuses fortifications cèdent sous la force des chars ennemis. Colonel, Charles de Gaulle est à la tête de la 4e Division cuirassée et ses soldats tentent de contenir la progression allemande. Le 17 mai à 4h45, de Gaulle lance la bataille de Montcornet dans l’Aisne qui repoussera dans la journée les blindés et l’artillerie de la Wehrmacht.
Le 1er juin 1940, Charles de Gaulle est nommé général et, cinq jours après, devient aussi le sous-secrétaire d’État à la Guerre et la Défense nationale dans le gouvernement du premier ministre Paul Reynaud. Mais le mois de juin est catastrophique pour les troupes françaises : les territoires cèdent les uns après les autres et les Allemands progressent depuis le nord et l’est à une grande vitesse. Les soldats français ainsi que les civils sont sur la route de l’exode. La débâcle militaire atteint son sommet lorsque le 14 juin, l’armée d’Hitler entre et défile à Paris. La veille, le gouvernement trouve refuge à Bordeaux.
Le 16 juin, très tôt dans la matinée, le général de Gaulle s’envole pour Londres afin de rencontrer le Premier ministre britannique, Winston Churchill. Il lui demande des renforts aériens et maritimes et un accord d’union franco-britannique est accepté par Churchill. Dans la soirée, Charles de Gaulle rentre à Bordeaux pour annoncer les bonnes nouvelles, mais il en apprend de très mauvaises nouvelles : le président du Conseil, Paul Reynaud a démissionné et le maréchal Pétain le remplace. Le très populaire vainqueur de la bataille de Verdun lors de la précédente guerre est sur le point de négocier l’armistice avec l’Allemagne et il entend collaborer avec Hitler.
La matinée du 17 juin est décisive pour de Gaulle. Pour lui, il est hors de question de cesser le combat. Le représentant de Churchill auprès du gouvernement français, le général Edward Spears, arrive à Bordeaux en avion avant midi. Il souhaite convaincre Paul Reynaud, chef du gouvernement, et Georges Mandel, ministre de l’Intérieur, de partir à Londres avec lui pour rejoindre le gouvernement de guerre que Churchill a mis en place dans le cadre de l’alliance franco-britannique. Mais Spears apprend seulement en arrivant que Reynaud n’est plus le chef du gouvernement et que Mandel part vers l’Afrique du Nord. Quasiment dans l’immédiat, il rebrousse le chemin vers Londres et dans son avion embarque également le général de Gaulle. En arrivant à Londres, il rencontre de nouveau Churchill à 14h30 et lui explique qu’il ne veut pas déposer les armes et qu’il souhaite s’exprimer sur la BBC, la radio publique britannique.

Le 18 juin, après avoir obtenu le feu vert du Premier ministre britannique, de Gaulle s’enferme dans l’appartement diplomatique français, à Seamore Place à Londres, avec les représentants français au Royaume-Uni, Élisabeth de Miribel et Geoffroy de Courcel. Il rédige le texte du discours, le corrige, le peaufine tout en « fumant cigarette sur cigarette », selon un récit de la Fondation Charles de Gaulle.
À 18 heures, de Gaulle se trouve dans l’immeuble de la BBC et enregistre son discours. Lors du bulletin d’informations à 20 heures, le speaker annonce l’intervention du général. Finalement, l’enregistrement est diffusé à 22 heures précises.

Le discours du 18 juin n’est pas entendu par un grand nombre de Français. Les historiens expliquent que de nombreuses familles lors de la diffusion du discours sont déjà sur la route de l’exode vers les territoires libres et dans l’impossibilité donc d’écouter le programme radio. Ce n’est que le lendemain, que certains journaux régionaux retranscrivent l’allocution du général Charles de Gaulle.

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