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Khamenei: à l’occasion de la journée de Jérusalem, le Guide attaque. Israël est «une base terroriste»

L’État d’«Israël n’est pas un pays, mais une base terroriste», a déclaré vendredi le guide suprême iranien, Ali Khamenei, en prédisant une nouvelle fois la «chute», selon lui inéluctable, du «régime sioniste ennemi».

L’ayatollah Khamenei a tenu ces propos alors que les tensions entre la République islamique et Israël sont de nouveau très vives, depuis plusieurs mois, sur fond de craintes israéliennes vis-à-vis de la présence iranienne en Syrie et du programme nucléaire de Téhéran, qui accuse les services israéliens d’avoir saboté en avril son usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran.

Israël n’est pas un pays, mais une base terroriste contre la nation palestinienne et les autres nations musulmanes, a déclaré l’ayatollah Khamenei à l’occasion de la journée de Jérusalem, célébrée par la République islamique chaque quatrième vendredi du ramadan.

«Combattre ce régime despotique, c’est se battre contre l’oppression et le terrorisme, et c’est le devoir de chacun».

Le numéro un iranien a tenu ces propos au lendemain de heurts dans un quartier de Jérusalem-Est (partie de la ville sainte occupée et annexée par Israël) au cœur d’une vive bataille devant les tribunaux sur le sort de familles palestiniennes menacées d’éviction au profit de colons israéliens.

À Genève, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a exhorté vendredi Israël à mettre fin à toute expulsion forcée de Palestiniens à Jérusalem-Est, avertissant que de telles actions pourraient constituer des crimes de guerre.

Et signe de la persistance du conflit israélo-palestinien, la police aux frontières israélienne a annoncé vendredi avoir abattu deux assaillants et en avoir blessé un troisième en déjouant une tentative d’attaque dans le nord de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

Dans son discours, l’ayatollah Khamenei s’en est pris à l’accord du siècle, ainsi qu’a été présenté le plan de paix pour le Proche-Orient de l’ex-président américain, embrassé par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, mais rejeté en bloc par les Palestiniens.

Les efforts de paix, de lâches entreprises

Le guide suprême a aussi répété sa condamnation des récentes normalisations des relations entre Israël et plusieurs pays arabes.

L’accord du siècle qui est un échec et les tentatives de normalisation des relations entre le régime d’occupation [israélien] et quelques gouvernements arabes faibles sont de lâches entreprises [de la part de ceux qui y participent] pour échapper au cauchemar [qu’est pour eux] l’unité des musulmans, a-t-il déclaré.

« Je le dis avec force : ces efforts ne mèneront nulle part. Le déclin et le mouvement du régime sioniste vers sa chute ont commencé et ne s’arrêteront pas », a-t-il encore affirmé.

La République islamique instaurée en Iran en 1979 ne reconnaît pas l’État d’Israël proclamé en mai 1948 après le vote par l’ONU du partage de la Palestine sous mandat britannique entre un « État arabe » et un « État juif ». L’hostilité affichée de la République islamique à l’égard d’Israël est une constante depuis la révolution de 1979.

Téhéran soutient ouvertement des groupes armés palestiniens comme le Hamas ou le Djihad islamique, ainsi que le Hezbollah libanais, ennemi d’Israël à sa frontière nord.

En juin 2018, Ali Khamenei avait réaffirmé la position ancienne de Téhéran selon laquelle Israël est pour le Moyen-Orient une tumeur cancéreuse maligne qui doit être enlevée et éradiquée.

Si des généraux iraniens affirment régulièrement que l’Iran détruira Israël ou des villes comme Tel-Aviv et Haïfa si Israël attaque la République islamique, la rhétorique officielle iranienne affirme qu’Israël cessera d’exister (d’ici 2040, selon une prophétie du guide) à cause de sa propre arrogance et non du fait d’une attaque de l’Iran.

À Téhéran, les manifestations organisées normalement pour la journée d’Al-Qods ont été annulées vendredi à cause de la pandémie de COVID-19.

Mais un cortège automobile de soutien à la Palestine a eu lieu dans la matinée, selon un journaliste de l’AFP, et la télévision d’État a montré les habituelles images de manifestants ayant décidé de sortir de chez eux spontanément pour brûler des drapeaux israéliens. (Radio Canada)

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