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Liban: dans un combat sélectif, les dissensions politiques gagnent la justice

À Beyrouth, des affrontements ont eu lieu hier, lundi 19 avril, devant le palais de justice entre des partisans de la juge Ghada Aoun et ceux du procureur général Ghassan Oueidate.

Des profondes divergences paralysant la vie politique du pays des cèdres et empêchant la formation d’un gouvernement dans un bras de fer engagé depuis plus de huit mois, ont gagné le terrain de la justice. En effet, des partisans de la magistrate Ghada Aoun et du procureur général Ghassan Oueidate, qui l’a dessaisie d’un dossier qu’elle instruit, se sont affrontés devant le palais de justice, malgré un imposant déploiement de la police et de l’armée.

La juge a refusé la décision du procureur et a poursuivi ses perquisitions, et accompagnée de ses partisans dans un spectacle « Rambo », elle a attaqué et forcé les portes, devant les caméras, des locaux de la société Mecattaf spécialisée dans le transport de devises.

L’affaire a été portée devant le Conseil supérieur de la magistrature qui s’est réuni d’urgence et a décidé d’entendre ce mardi 20 avril Madame Aoun, qui a fait de la lutte contre la corruption, d’une façon sélective, sa «principale» bataille où, au même moment, le parti de Dieu (le Hezbollah) continue de prendre le pays en otage en mettant en douceur dans ses fiefs ses infrastructures de substitution, en concurrence avec celles de l’état. En effet, le parti chiite met en place ses réseaux de distribution alimentaire ainsi que des circuits financiers et bancaires illégaux sans que la juge Aoun, ni le président de la République n’aient le courage de jeter un simple regard dans ce montage d’un «Etat parallèle». Mais les méthodes de la juge Aoun sont contestées par une partie de la classe politique qui dénonce une justice sélective et dirigée contre des adversaires du président Michel Aoun. L’affaire prend donc une autre tournure, politico-confessionnelle, dans la mesure où le juge Oueidate est sunnite et désigné par Saad Hariri, surtout que les divergences entre ce dernier et Michel Aoun bloquent la formation d’un nouveau gouvernement. Une exigence de la communauté internationale en contrepartie d’une aide financière au Liban, qui est au bord du gouffre et risque l’effondrement total.

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