(Rome, 04 mars 2021). Un avion italien, le C27 Jedi, est prêt à superviser la visite du Pape lors de la grande messe au stade Erbil devant 10 mille fidèles. Joyau de la guerre électronique, qui intercepte les communications radio des groupes djihadistes de n’importe quel téléphone «et peut inhiber le fonctionnement des téléphones portables utilisés pour faire déclencher des pièges à explosifs», explique une source de la coalition antiterroriste internationale.
Le pape François voyagera dans une voiture super blindée. Hier, 48 heures avant la visite historique en Irak, 13 roquettes ont été lancées sur la base américaine d’Aïn al-Assad dans le tristement célèbre triangle sunnite. Un entrepreneur est décédé. Le Saint-Père ne s’est pas laissé intimider: «Depuis quelque temps, je veux rencontrer ce peuple qui a tant souffert, cette église martyre. Le peuple irakien attendait déjà Saint Jean-Paul II à qui il était interdit de s’y rendre. On ne peut pas décevoir un peuple pour la deuxième fois. Prions pour que ce voyage se passe bien ».
Les roquettes d’hier constituent la quatrième attaque en un mois contre des troupes américaines réduites à 2.500 hommes, que les groupes chiites pro-iraniens veulent à tout prix chasser du pays. « Nous ne pensons pas que ce soit une menace liée au Pape, mais cela fait partie du bras de fer en Irak où nous avons également connu une attaque par jour contre les forces internationales », explique notre source de la coalition.
Le 15 février, d’autres roquettes ont touché l’aéroport d’Erbil, la «capitale» du Kurdistan irakien, toujours en direction de la base américaine. Quelques jours plus tard, le président Joe Biden a ordonné son premier raid aérien sur une base syrienne du groupe des «Blood Guardians/Gardiens du sang», le groupe extrémiste chiite qui a revendiqué l’attaque. Les roquettes ont explosé à 500 mètres du Camp Singar, la base de plus de 250 soldats italiens dans le nord de l’Irak. Une mission quelque peu oubliée, qui soutient les forces kurdes des Peshmergas au niveau de la lutte contre le terrorisme. La coalition fournit également des renseignements sur la taille et les mouvements des milices chiites déployées dans la zone stratégique de Makhmour ainsi que sur l’infiltration iranienne.
C’est le général Francesco Principe qui commande le contingent italien, il est le plus haut gradé de la coalition internationale au Kurdistan. La mission changera de visage sous le chapeau de l’OTAN avec 4.000 hommes, pour la plupart européens, sous notre commandement, destinés à remplacer les Américains, a-t-il dit.
La sécurité du Pape jusqu’à Mossoul sera garantie par l’armée et la police irakiennes avec un large déploiement d’hommes et de moyens. Dans le nord de l’Irak, même si ce n’est pas officiellement confirmé, ce seront les peshmergas kurdes de la région autonome qui assureront la sécurité du Pape François. « Un plan d’urgence de la coalition existe également pour la sécurité du Pape. Si nécessaire, nous interviendrons sur demande irakienne ou kurde », explique une source.
Plus que les groupes chiites, le Pape François est considéré comme « le roi des croisés » par les cellules de l’Etat islamique. Une centaine de djihadistes se sont infiltrés depuis la Syrie ces dernières semaines, même si personne ne parle d’une menace directe qui pèse sur la visite du Pape. Le 26 février, Bashar Moustafa, le chef des tireurs d’élite très recherché de l’Etat islamique, a été arrêté. En plus du Pape, il aurait ciblé des officiers supérieurs de la coalition internationale dont le général Principe.
La vraie menace est qu’il existe une alliance tactique entre les cellules djihadistes et certaines milices chiites extrémistes contre l’ennemi américain commun. La source internationale révèle que « nous avons des informations de renseignement sur les points de contrôle tenus par des groupes chiites où les terroristes orphelins de l’Etat islamique ont empruntés ».
Fausto Biloslavo. (Inside Over)