(Rome, 22 janvier 2021). Exactement à un mois et demi du voyage du pape prévu en Irak, une attaque sanglante a de nouveau perturbé l’équilibre et la sécurité de Bagdad. Après plus d’un an de calme relatif, les kamikazes sont de retour au combat dans la capitale irakienne: deux kamikazes se sont fait exploser dans un marché bondé, tuant au moins trente personnes et en blessant des dizaines.
Médecins sans frontières (MSF) a fait savoir que ses opérateurs travaillaient aux urgences de l’hôpital d’al-Kindy pour soigner les victimes de l’attentat, le premier dans la capitale irakienne depuis juin 2019. Le bilan, jusqu’à présent, est lourd, une trentaine de morts et près d’une centaine de blessés mais les estimations sont encore provisoires.
Place Tayaran
L’attaque a eu lieu sur le marché libre de la place Tayaran: le premier kamikaze s’est plaint de se sentir mal, attirant une foule de personnes autour de lui avant de se faire exploser. L’explosion a créé la panique: plusieurs personnes se sont précipitées pour aider les blessés tandis que d’autres ont pris la fuite. C’est à ce moment que le deuxième kamikaze s’est fait exploser. Une vidéo circule sur le net qui capte les instants avant l’explosion du premier kamikaze et la dévastation qu’il a produite: vous pouvez voir la foule rassemblée au milieu de la route et l’éclair de l’explosion. Aucune revendication jusqu’à présent ni déclaration, mais les attentats suicides ont souvent été réalisés par l’État islamique ces dernières années, avant que le groupe terroriste ne soit vaincu et contraint de battre en retraite en 2017, après avoir pris le contrôle d’un tiers de l’Irak.
Depuis lors, les attaques se sont calmées, se déplaçant dans le désert et les régions montagneuses, ciblant les infrastructures militaires et gouvernementales. En revanche, les attaques dans la capitale irakienne ont été relativement rares: la dernière s’est produite en juin 2019, faisant plusieurs victimes; en janvier 2018, un attentat suicide sur la même place a causé la mort de plus de 30 personnes. L’Irak se prépare à un retour aux urnes: la date a été annoncée pour juin mais des négociations sont en cours pour les déplacer en octobre.
Le Pape est «profondément attristé» par l’attaque de Bagdad ce matin. «En déplorant cet acte insensé de brutalité, priez pour les victimes décédées et leurs familles, pour les blessés et pour le personnel impliqué dans le sauvetage», a écrit dans un télégramme adressé au président irakien Barham Saleh. François prévoit un voyage en Irak du 5 au 8 mars et hier encore, le Vatican a fourni aux journalistes les conditions pour participer au voyage. La condition sine qua non est la vaccination obligatoire contre le covid. Le site paravatican Il Sismografo semble ne pas douter que l’attaque d’aujourd’hui repousse le plan de voyage du pontife.
(Photo- Ansalatina)
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