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Nouvelles provocations iraniennes: Téhéran envoie sa plus grande flotte de pétroliers au Venezuela pour narguer Washington et tester sa réactivité

(Rome 05 décembre 2020). La plus grande flotte de pétroliers iraniens, composée d’une dizaine de bâtiments, est en route vers le Venezuela, affirme une source à Caracas citée par la presse spécialisée, dont notamment Bloomberg. La République islamique envoie sa plus grande flotte de pétroliers pour briser l’embargo imposé par les Etats-Unis sur le Venezuela et aider ce pays isolé qui fait face à une importante pénurie de carburants.

Selon les mêmes sources, les pétroliers de cette flotte devront livrer du carburant raffiné et charger du pétrole brut vénézuélien, en violation flagrante des doubles sanctions qui visent à la fois Téhéran et Caracas. Les régimes des mollahs et du président Nicolas Maduro renforcent leur alliance et profitent de la période de transition à la Maison-Blanche pour tester la réactivité du président sortant Donald Trump et de son successeur Joe Biden, qui n’est pas encore entré en fonction. Cette provocation iranienne pourrait également viser à éloigner le danger qui guette la République islamique sur son territoire, suite à l’assassinat du père de son programme nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, et la détourner vers un théâtre de confrontation lointain.

Bien que Nicolas Maduro accentue sa dépendance à l’égard de l’Iran en tant qu’allié de dernier recours, après que la Russie et la Chine aient évité de contourner l’embargo américain sur le commerce avec le Venezuela, certains observateurs rappellent que « l’alliance des faibles ne peut engendrer une force« . Toutefois, les deux parties iranienne et vénézuélienne misent sur un fléchissement américain avec l’entrée du président élu Biden à la Maison-Blanche. Leurs manœuvres ont donc d’ores et déjà commencé. D’autres observateurs estiment à cet égard que les « faucons » à Washington, à Tel-Aviv, mais également à Riyad et à Abou Dhabi, disposent encore de cinq semaines pour créer de nouveaux faits accomplis susceptibles d’empêcher Biden de renouer avec Téhéran et de reprendre, de là où elle s’était arrêtée, la politique d’ouverture sur l’Iran de Barak Obama. Les prochaines semaines pourraient de ce fait réserver des surprises tant sur le théâtre moyen-oriental, que dans le Golfe et sur la scène internationale. D’autant plus que l’Iran, sous la pression des radicaux des Pasdarans et du Conseil national de sécurité, menace de se libérer de l’accord sur le nucléaire. Sur le point d’installer de nouvelles centrifugeuses à Natanz, Téhéran provoque ses adversaires et joue avec le feu, estiment plusieurs sources régionales. Cette montée de tension semble justifier le retrait de la moitié du personnel diplomatique américain d’Irak, à l’approche de l’anniversaire de l’élimination de Qassem Soleimani, chef des brigades Al-Quds des Gardiens de la Révolution, et le départ des familles des employés consulaires britanniques du Liban, ces dernières heures.

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