Quatre mois après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, Emmanuel Macron et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres coprésident mercredi 2 décembre une nouvelle visioconférence internationale de « soutien à la population libanaise ». Pour cette réunion, pilotée de l’Élysée à partir de 18H30, ont été conviés des chefs d’État, des organisations internationales, des bailleurs de fonds multilatéraux, des ONG et des représentants de la société civile libanaise, a indiqué l’Élysée. Cette visioconférence « a pour objectif d’établir le bilan de l’aide apportée par la communauté internationale et de ses modalités de distribution depuis la conférence du 9 août, de faire un point sur les nouveaux besoins et de travailler à y répondre dans le contexte de crise que connaît le Liban », selon la présidence. Cette réunion organisée à la hâte le 9 août, cinq jours seulement après l’explosion, avait permis de mobiliser une aide d’urgence de 250 millions d’euros.
Une «dépression délibérée»
Emmanuel Macron a maintenu cette nouvelle conférence bien que la classe politique libanaise n’ait pas tenu ses engagements de former un nouveau gouvernement pour lancer des réformes structurelles réclamées par la communauté internationale en échange de son soutien sur le long terme. Ces derniers mois, le Liban n’a cessé de s’enfoncer dans la crise économique, une « dépression délibérée », selon la Banque mondiale qui, dans un rapport accablant publié mardi, a dénoncé l’incapacité des dirigeants à s’entendre sur « une action politique efficace ». Le Produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de 19,2 % cette année après une contraction de 6,7 % en 2019, et la dette devrait représenter l’an prochain 194 % du PIB, selon l’institution.
Promesse non suivie d’effet
En plus d’une dépréciation historique de sa monnaie et d’une hyperinflation, le pays est toujours sans gouvernement plus de trois mois après la démission du Premier ministre Hassan Diab. Après la catastrophe du port, le président Macron s’était rendu à Beyrouth à deux reprises, le 6 août puis le 1er septembre, jour où il avait annoncé avoir obtenu des forces politiques locales l’engagement de former un gouvernement dans les 15 jours. Cette promesse n’a pas été suivie d’effets. Le 22 octobre, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a été désigné pour former le gouvernement mais ses efforts n’ont toujours pas porté leurs fruits en raison de fortes divisions internes. (France24)