Le chef du parti souverainiste des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, a affirmé que «la vraie raison derrière la décision du parti de ne pas nommer Saad Hariri comme Premier ministre est celle de ne s’engager dans aucune initiative conjointe avec le trio au pouvoir: le Hezbollah, le Courant patriotique libre, et le mouvement Amal».
Geagea a confirmé ce mardi que les députés de sa formation ne nommeront pas Hariri lors des consultations parlementaires contraignantes prévues jeudi en vue de nommer un nouveau Premier ministre. Ces consultations parlementaires avaient été reportées d’une semaine, alors que le pays est dirigé par un gouvernement d’expédition des affaires courantes depuis plus de deux mois. Ce report avait été annoncé par la présidence alors que seul l’ancien Premier ministre Saad Hariri semble être candidat à la présidence du Conseil, une candidature qu’il dit inscrire dans le sillage de l’initiative du président français Emmanuel Macron pour sortir le pays de la pire crise économique de son histoire. Cette candidature ne bénéficie toutefois pas du soutien des deux principales forces politiques chrétiennes, les Forces Libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL).
Dans une vidéo de 12 minutes postée sur sa page Facebook officielle, Samir Geagea a déclaré que les FL «ne nommeront pas M. Hariri car nous sommes persuadés qu’il est impossible d’arriver à un résultat en la présence du trio qui gouverne, le CPL, le Hezbollah et le mouvement Amal».
Il a assuré qu’il ne veut ni l’«élimination» du leader sunnite ni «de quelque partie que ce soit». «Si Saad Hariri venait à être désigné pour former le cabinet, nous nous prononcerons en faveur de toute mesure positive que prendrait son gouvernement. «Ce qui est demandé au prochain gouvernement, c’est la mise en œuvre de réformes, mais cela ne peut être fait avec ce trio au pouvoir», a ajouté Samir Geagea.
Le leader des FL a toutefois balayé l’hypothèse selon laquelle la décision de ne pas désigner Saad Hariri est liée à la prochaine élection présidentielle. «Celui qui veut la présidence de la République ne prend pas les positions qu’ont prises les Forces libanaises», a déclaré Samir Geagea, alors que le mandat du Président Michel Aoun, expire dans deux ans (2022). Geagea a catégoriquement nié que sa position envers M. Hariri soit liée à une demande faite en ce sens par l’Arabie saoudite ou les Etats-Unis. Sur ce sujet, il a rappelé que le secrétaire d’État adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, en visite au Liban à l’occasion de l’ouverture des négociations entre le Liban et Israël sur leur frontière maritime commune, a déclaré aux responsables politiques qu’il a rencontrés qu’il valait mieux qu’un gouvernement soit formé, plutôt que l’inverse, ajoutant que Riyad n’avait fait aucune déclaration officielle concernant la question du gouvernement libanais. «La seule solution à l’heure actuelle, ce sont des élections législatives anticipées. Ensuite, nous examinerons les étapes suivantes», a martelé le chef des Forces Libanaises M. Geagea.