La France descend dans la rue pour le professeur décapité: «Je suis Prof». Le Premier ministre Jean Castex, s’est joint à la foule

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« Vous ne nous faites pas peur, nous n’avons pas peur. Vous ne nous diviserez pas. Nous sommes la France ! ». Le premier ministre français Jean Castex l’a écrit sur Twitter, il était présent à la manifestation de la place de la République à Paris en mémoire du professeur Samuel Paty décapité devant son école, pour avoir montré un dessin de Mohammed lors d’un cours sur la liberté d’expression en classe. Mobilisation massive contre les violences fanatiques: partis, associations et syndicats ont réuni les militants pour une série de manifestations programmées dans différentes villes, dont Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, Marseille, Bordeaux.

A Paris, place de la République, il y a eu des centaines de personnes. Dans la foule de nombreux hommes politiques, dont le Premier ministre Castex, la maire de la capitale Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, l’ex-président François Hollande et l’ancien Premier ministre Manuel Valls. Le climat n’était pas toujours à la concorde. Ceint d’une écharpe tricolore, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a déclaré devant la presse qu’il était « de notre devoir à nous républicains d’être présents » à ce rassemblement dans la capitale, alors que « le but de ces criminels est de nous diviser ». « L’union est indispensable face à tout ce qui nous menace », a estimé François Hollande. Valérie Pécresse a déjà indiqué sur Twitter se rendre « place de la République soutenir nos enseignants frappés dans leur chair ». « Mais je récuse à tous ceux qui ont été de tous les défilés et de toutes les pétitions avec les islamistes le droit de se donner bonne conscience et de s’exonérer de toute responsabilité en manifestant », a-t-elle ajouté, en référence à l’extrême gauche. Pour Manuel Valls, Jean-Luc Mélenchon a « une très grande responsabilité dans cette lâcheté de la gauche » face à l’islamisme. Le patron de La République en marche, Stanislas Guerini, était également présent, de même que plusieurs députés de la majorité. Présidente déléguée des députés LREM, Aurore Bergé (ex-LR) avait cependant indiqué qu’elle n’y participerait pas, ne voulant pas se trouver « aux côtés de personnes qui ont créé un climat favorable à ces idéologies, ou en tout cas ont cessé de les combattre », a-t-elle déclaré à Radio J, citant les Insoumis Eric Coquerel ou Danièle Obono. De même, des responsables Les Républicains (LR) n’avaient pas prévu d’être présents. « Il y a eu trop d’attaques sans vraies ripostes. Trop de marches suivies de trop de reculs. Trop d’hommages sans courage », a ainsi tweeté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau. Enfin, pour le Rassemblement national (RN), les responsables sont plutôt « dans l’action politique, travaillent à quelque chose de plus concret et en ont un peu marre de la {politique de la bougie} », a-t-on indiqué au parti.

La foule a observé une minute de silence, suivie des notes de la Marseillaise, l’hymne français. «Non au totalitarisme de la pensée», «Je suis Samuel», ce sont quelques-uns des slogans que les participants ont écrits sur des pancartes et des feuilles. Beaucoup ont apporté les caricatures de Mohammed. Une minute de silence a également été observée à Lyon. Gérard Collomb, l’ancien maire qui a dénoncé le retard dans la lutte contre le radicalisme. «C’est un mal profond, il faut lutter sur le plan intellectuel. Les enseignants sont en première ligne pour contrer cette idéologie mortelle », a-t-il déclaré. Notons que le nombre de personnes arrêtées s’élève à 11. La onzième personne, appartenant au cercle familial de l’agresseur, a été arrêtée ce matin.