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L’annonce des forces armées israéliennes : «l’Iran se retire de Syrie»

« Pour la première fois depuis qu’il est en Syrie, Téhéran réduit ses forces dans le pays et ferme ses bases ». C’est la déclaration du ministre de la Défense de Tel Aviv.

Le ministre israélien de la Défense Naftali Bennet, a confirmé ce soir les rumeurs qui ont été véhiculées par des sources militaires: l’Iran a commencé à retirer des hommes de Syrie, et surtout a déplacé ses milices des zones syriennes les plus proches de la frontière avec Israël. Bennet ajoute: «Nous sommes de plus en plus déterminés à tout faire pour éloigner les Iraniens de nous en Syrie. Pour l’Iran, la Syrie est une aventure à 1000 kilomètres de distance, pour nous, c’est une question vitale », une citation du quotidien italien « La Repubblica ».

Le porte-parole militaire qui a informé les médias israéliens, ajoute le quotidien italien, a déclaré que « pour la première fois depuis que l’Iran est entré en Syrie, il réduit ses forces dans le pays et ferme ses bases. La Syrie paie un prix élevé en raison de la présence iranienne sur son territoire, l’Iran est passé d’une ressource pour la Syrie à un fardeau. Israël continuera d’augmenter la pression sur l’Iran jusqu’à ce qu’il quitte la Syrie ».

En effet, l’Iran a été décisif pour maintenir le président Assad et son régime en place: Téhéran a envoyé non seulement en Syrie ses meilleurs spécialistes (dirigé par le célèbre général Qassem Suleimani, tué par les Américains le 3 janvier). Les Iraniens ont mobilisé des milliers de combattants iraniens du Hezbollah, mais ont également transféré des militants de groupes chiites d’Irak et d’Afghanistan en Syrie. Un « international chiite » qui a contribué au soutien russe à Assad.

Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, Israël a lancé des centaines de frappes aériennes en Syrie contre des bases gouvernementales, contre les forces iraniennes et les miliciens du Hezbollah. L’objectif était d’empêcher le transfert d’armes avancées au Hezbollah au Liban, mais aussi d’empêcher les Iraniens de s’enraciner en Syrie.

Selon un rapport de politique étrangère de 2018, Téhéran aurait eu jusqu’à 11 bases en Syrie, ainsi que 9 autres pour ses milices dans le sud d’Alep, à Homs et à Deir Ezzor. Quinze autres bases appartiendraient au Hezbollah.

Il y a eu encore une autre frappe aérienne israélienne lundi soir contre un centre de recherche et une base militaire à al-Safirah, dans la province septentrionale d’Alep. Quelques minutes plus tard, des militants iraniens et des alliés pro-Téhéran près d’Al-Mayadin dans l’est de la Syrie ont été frappés.

On ne sait pas si ce retrait iranien sera confirmé dans les semaines à venir, bien que pour le révéler publiquement, les porte-parole militaires israéliens devaient avoir un élément assez solide. Le problème pour Téhéran est que le pays souffre dangereusement des sanctions américaines et de l’effondrement du prix du pétrole. Téhéran serait donc de moins en moins en mesure de financer ses missions militaires à l’étranger.

Les journaux israéliens écrivent également que, selon des experts militaires de leur gouvernement, le président Assad pourrait commencer à considérer la présence iranienne comme un fardeau pour son pays à ce stade final de la guerre civile. On ne sait pas de quoi est faite cette évaluation: le match d’Assad avec les Iraniens sera désormais très compliqué. Au fil des ans, les Iraniens ont réussi à pénétrer très profondément dans l’appareil militaire et dans la galaxie des milices syriennes et des services secrets, de sorte que toute décision imprudente du président contre la présence iranienne pourrait lui coûter cher. (VINCENZO NIGRO – La Repubblica)

photo (La Repubblica): Ariha, vicino a Idlib in Siria (afp)

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