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L’UE confirme la création d’un fonds anti-chômage de 100 milliards

Présenté rapidement hier et précisé aujourd’hui, «Sure» (Europe supported short time work) a pour objectif de prévenir les licenciements massifs engendrés par l’épidémie et les confinements dans plusieurs pays. La Commission européenne garantira les plans nationaux de soutien à l’emploi des États membres en leur permettant d’obtenir des prêts «à des conditions avantageuses» pour «couvrir les coûts directement liés à la création ou à l’extension des régimes nationaux de chômage partiel». L’objectif est clair : limiter au maximum les renvois, afin que les entreprises soient prêtes à rebondir aussi vite que possible, une fois le confinement terminé.

 «Sure» doit ainsi soutenir «tous les pays membres qui sont durement touchés» par l’épidémie, en particulier dans les «piliers de l’économie européenne» comme les régions de Milan ou Madrid. «S’il n’y a pas de commande et que les entreprises manquent de travail à cause d’un choc extérieur, elles ne devraient pas licencier leurs travailleurs», expliquait hier Ursula Von der Leyen. «Nous compensons l’absence de revenus», et les travailleurs pourront ainsi profiter de leur temps libre pour «acquérir de nouvelles compétences», précisait-elle. De quoi «relancer sans délai le moteur économique de l’Europe».

100 milliards d’euros seraient mobilisés dans ce dispositif via des emprunts sur les marchés, un «montant énorme», a salué Ursula Von der Leyen. Ce dernier devra toutefois être approuvé au préalable par les gouvernements : la présidente de la Commission a également estimé que leur feu vert devrait venir sans problème, y compris du côté de ceux qui se montraient plus frileux à l’idée d’augmenter les dépenses, comme les pays du Nord.

Plusieurs autres initiatives ont été présentées par la Commission, dont l’augmentation des avances en espèces accordées aux agriculteurs dans le cadre de la Politique agricole commune de l’UE, ou une durée accrue pour qu’ils déposent leur demande de soutien. En outre, l’Union souhaite faciliter le recours au fonds européen pour la mer et la pêche.

Sur le plus long terme, la représentante s’est également prononcée pour un prochain budget européen «massif», qui devra prendre la forme d’un «Plan Marshall» pour le continent : le prochain cadre financier pluriannuel, qui couvrira la période 2021-2027, devra donc marquer un «signal très fort d’investissement» contenant la réponse européenne à l’épidémie ainsi qu’à ses conséquences sur l’activité. Il sera «un élément crucial de notre plan de relance», a-t-elle déclaré. En parallèle, Ursula Von der Leyen a également de nouveau rappelé à l’ordre la Hongrie de Viktor Orban, qui s’est octroyé, durant la crise, de nouveaux pouvoirs. «Je suis particulièrement préoccupée par les mesures d’urgence en Hongrie», qui doivent «être limitées à ce qui est nécessaire, être proportionnées, ne peuvent durer indéfiniment et doivent être contrôlées», a-t-elle souligné. Cette nouvelle initiative est annoncée alors que Bruxelles fait l’objet de critiques au sein de plusieurs pays pour sa gestion de la crise. «Si nous sommes une Union, le temps est venu de le prouver», a ainsi lancé le premier ministre italien Giuseppe Conte, cette semaine. L’échec du sommet européen, la semaine dernière, a renforcé les tensions entre États membres. Un peu plus tôt dans la journée, la patronne de l’exécutif européen présentait ses «excuses» aux citoyens italiens, reconnaissant que la réponse de Bruxelles pour appuyer Rome avait été bien trop tardive. «Aujourd’hui, l’Europe se mobilise aux côtés de l’Italie. Mais cela n’a pas toujours été le cas», a-t-elle écrit dans une tribune publiée dans la presse italienne. «Au début de la crise, face au besoin d’une réponse européenne commune, beaucoup trop n’ont pensé qu’à leurs problèmes nationaux», regrettait Ursula Von der Leyen. (Médias)

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