Liban : les compagnies aériennes n’accepteront plus que les paiements en dollar

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La compagnie aérienne libanaise Middle East Airlines (MEA) a annoncé samedi soir que toutes les compagnies opérant au Liban, dont la MEA, n’accepteront plus que les paiements en dollar à partir de lundi, alors que de sévères restrictions sont imposées depuis plusieurs semaines sur la circulation de la devise américaine dans le pays.

Dans un communiqué publié dans la soirée, la MEA précise que les compagnies accepteront également les paiements par carte bancaire et par chèque, effectués et libellés en « devise étrangère ».

Cependant, les voyageurs auront la possibilité de régler les frais d’excédent de bagages et les pénalités de modification de réservation en livres libanaises à l’aéroport Rafic Hariri de Beyrouth.

Ces derniers jours, les voyagistes se sont mobilisés contre les compagnies aériennes, à qui ils reprochent de leur livrer une concurrence déloyale en tirant parti des restrictions bancaires sur les transferts à l’étranger et les retraits de dollars en espèces qui se sont progressivement durcies depuis la fin de l’été, ainsi que de la hausse du taux livre/dollar chez les changeurs que ces restrictions ont provoquée.

Ces mesures informelles de contrôle de capitaux ont été adoptées en réaction à l’accélération de la dégradation de la situation économique et financière du pays en 2019. Bien qu’illégales tant qu’elles n’ont pas été entérinées par le Parlement, ces restrictions ont été officialisées et uniformisées par l’Association des banques du Liban à la mi-novembre, rendant extrêmement difficile pour tout acteur – particulier ou société – d’effectuer des règlements en devises à l’étranger.

Or pour vendre des billets d’avion, les agences de voyages doivent généralement obtenir un agrément auprès de l’Association internationale du transport aérien (IATA). Des alternatives existent, mais elles sont réservées à certains cas particuliers. Une fois agréés, ces voyagistes doivent régler en dollars la part des montants générés par les ventes de billets revenant à la compagnie aérienne concernée.

Si les clients veulent payer leurs billets en livres, les voyagistes sont contraints d’effectuer la conversion en tenant compte du prix chez les changeurs, qui a dépassé la barre des 2 000 livres depuis plusieurs semaines, tandis que le taux officiel est toujours de 1 515/1 520 livres pour les transactions bancaires. (OLJ)