Ahmed Aboul Gheit, le secrétaire général de la Ligue Arabe, a mis en garde Israël contre toute tentation de porter atteinte à Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, opposé au Deal du siècle. Abbas appelle à une conférence internationale pour la paix, en l’absence de toute solidarité arabe.
Selon le quotidien Al-Quds Al-Arabi, Aboul Gheit a pris la parole devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 11 février, pour affirmer que la Ligue arabe ne signera aucun accord concernant le conflit israélo-palestinien que le président de l’Autorité palestinienne refuserait de parapher. Il faisait ainsi allusion au Deal du siècle, annoncé une semaine plus tôt par la Maison-Blanche. Aboul Gheit a ajouté avoir entendu l’ambassadeur israélien dire que « Mahmoud Abbas ne représente plus un partenaire pour la paix ». Pour Aboul Gheit, ces propos sont très graves. S’adressant à l’ambassadeur israélien Danny Danon, le Secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé avoir entendu les mêmes propos concernant Yasser Arafat, il y a plus de 15 ans. Et tout le monde connait la suite (mort d’Arafat). Il a ainsi mis en garde contre « la tentation israélienne d’assassiner Abbas à la façon Arafat », précise le quotidien Al-Quds Al-Arabi. Et de conclure, Aboul Gheit a prévenu que si Abbas ne signe pas la paix telle que proposée par Donald Trump, aucun autre palestinien ne la signera ».
Abbas a solennellement rejeté le plan de paix israélo-américain, qui ferait selon lui d’un Etat palestinien un « gruyère suisse » et qui met en question les droits légitimes des Palestiniens. Ce plan ferait de la Palestine « un Etat fragmenté » et le prive de Jérusalem-Est et de souveraineté. Pour le président palestinien, « en proposant un plan de paix inacceptable, les Etats-Unis ne peuvent plus être le seul médiateur pour une paix au Proche-Orient ». Il a ainsi appelé de ses vœux à la relance du Quartette (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) et à l’organisation d’une conférence internationale de paix. Mais ce projet semble d’ores et déjà boiteux, puisque plusieurs pays arabes, notamment du Golfe, soutiennent le plan américain, ou du moins ne s’y opposent pas. Bien au contraire, ils le cautionnent en contrepartie d’un soutien américain et israélien face à l’Iran hégémonique.