(Rome, Paris, 21 décembre 2025). La tension remonte entre Israël et l’Iran. Selon NBC News, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’apprête à présenter à Donald Trump de nouveaux plans d’attaque contre Téhéran, alors que Tel-Aviv s’inquiète de la relance des programmes balistique et nucléaire iraniens
La tension entre Israël et l’Iran repart à la hausse au Moyen-Orient. Les autorités de Tel-Aviv se disent préoccupées par l’expansion du programme de missiles balistiques iranien et la reconstruction des sites d’enrichissement d’uranium. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, serait prêt à informer Donald Trump des options envisageables pour une nouvelle frappe contre la République islamique. C’est ce que rapporte NBC News, citant plusieurs sources anonymes : une personne ayant une connaissance directe des plans et quatre anciens responsables américains «bien au fait». Selon ces sources, les efforts de la République islamique pour reconstruire ses installations de production de missiles balistiques et réparer ses systèmes de défense aérienne, tous deux endommagés lors des frappes menées cette année par Tsahal, sont la principale source d’inquiétude, écrit Valerio Chiapparino dans «Il Giornale».
La rencontre, au cours de laquelle Netanyahu devrait exposer à Trump, à Mar-a-Lago la résidence du président américain en Floride, les plans d’attaque et démontrer que l’expansion du programme balistique du régime des ayatollahs constitue une menace exigeant une action rapide, est prévue pour la fin du mois.
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Des sources citées par la chaîne de télévision américaine soulignent qu’une partie de l’argumentation de Netanyahu devrait s’appuyer sur le fait que les actions de l’Iran représentent un danger non seulement pour Israël, mais aussi pour l’ensemble de la région, y compris les intérêts américains. Plus précisément, le Premier ministre israélien devrait présenter au chef de la Maison-Blanche les options permettant à Washington de «participer ou d’apporter son soutien» à de nouvelles opérations militaires.
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Les autorités de Tel-Aviv ont annoncé la rencontre entre Netanyahu et Trump pour le 29 décembre, tandis que le président américain a déclaré jeudi aux journalistes que le sommet avec le Premier ministre israélien «n’a pas encore été officiellement organisé, mais qu’il souhaiterait me rencontrer». Lors de son discours à la nation cette semaine, Trump a réaffirmé avoir «anéanti la menace nucléaire iranienne et mis fin à la guerre à Gaza, apportant la paix au Moyen-Orient pour la première fois en 3.000 ans».
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L’avertissement lancé par Israël intervient alors que l’administration républicaine envisage des opérations militaires contre le Venezuela, ce qui pourrait ouvrir un nouveau front dangereux, et que Téhéran a, du moins verbalement, manifesté son désir de reprendre les pourparlers diplomatiques avec les États-Unis concernant son programme nucléaire. Trump a évoqué la possibilité d’une reprise du dialogue diplomatique avec l’Iran, tout en mettant en garde le régime islamique contre toute tentative de relance de ses programmes nucléaire et balistique. Le président américain a toutefois déclaré que la République islamique «peut essayer» de relancer son programme de missiles balistiques, mais que «cela prendra beaucoup de temps avant qu’il ne soit à nouveau opérationnel». Et le magnat d’ajouter : de toute façon, Washington «peut neutraliser les missiles de Téhéran très rapidement».
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Selon d’autres sources citées par NBC News, si elle n’était pas contrôlée, la production de missiles balistiques iraniens pourrait atteindre 3.000 unités par an, et un tel arsenal permettrait à Téhéran de mieux défendre ses sites d’enrichissement d’uranium. Outre l’Iran, précisent les mêmes sources, l’accord de cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas sera également au cœur des discussions entre Trump et Netanyahu.
En toile de fond, les gesticulations du régime des mollahs continuent d’entretenir l’ambiguïté stratégique. Entre déclarations martiales, démonstrations de force régionales et signaux contradictoires en faveur d’un retour aux négociations, Téhéran semble surtout chercher à gagner du temps et à renforcer sa capacité de dissuasion. Une posture qui s’accompagne d’un engagement constant à réarmer et refinancer son principal bras armé au Liban, le Hezbollah, alimente au contraire les inquiétudes israéliennes, américaines et libanaises, dans un contexte régional déjà fragile où chaque mouvement risque de faire basculer l’équilibre précaire vers une nouvelle escalade.
En combinant relance de ses capacités militaires et soutien actif à ses alliés non étatiques comme le parti de Dieu, précise une source régionale, la République islamique alimente un climat d’instabilité durable qui renforce la perception d’une menace globale et accroît le risque d’une confrontation régionale incontrôlée.