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Ukraine : selon Trump Junior, son père pourrait se retirer des négociations de paix

(Rome, 08 décembre 2025). Donald Trump Junior a jeté un froid sur les capitales européennes en affirmant que son père pourrait se retirer des négociations de paix sur l’Ukraine. Depuis le «Doha Forum 2025», le fils du président américain a critiqué la stratégie européenne face à Moscou et laissé entendre que Washington pourrait réduire son engagement, estimant que les États-Unis «ne sont plus des imbéciles qui signent des chèques»

Donald Trump pourrait abandonner le processus de paix en Ukraine. La douche froide pour l’Union européenne et le gouvernement de Kiev est venu de Donald Junior, le fils aîné du président américain. «Pendant des années, les Américains ont signé les chèques», a déclaré l’entrepreneur, fils du magnat et d’Ivana Trump, lors d’une interview accordée à Sky News au Forum de Doha 2025 au Qatar. «L’opinion publique américaine n’est plus disposée à faire des concessions. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, j’ai entendu dire que la guerre en Ukraine était la priorité des Républicains. Et j’ai toujours trouvé cela étrange car, même en parlant directement avec des Américains, je n’ai jamais rien entendu de tel. Nous ne sommes pas des idiots qui signent des chèques», a-t-il dit, comme le rapporte «Il Fatto Quotidiano».

Alors même que la nouvelle doctrine stratégique de Washington semble abandonner l’UE à son sort dans la lutte contre la menace russe (approche à laquelle Moscou doit souscrire), le fils du magnat porte un nouveau coup à Bruxelles. «Nous voulons la paix, mais quelle est la vision pour l’Europe, qui partage une frontière avec la Russie ? Le plan des Européens est de gagner sur le plan économique et d’attendre que la Russie fasse faillite. Ce n’est pas un plan», a déclaré Trump Jr., réaffirmant que «chacun doit faire sa part». C’est là l’idée sous-jacente à la nouvelle doctrine maintes fois annoncée par l’administration américaine : l’Union européenne doit commencer à s’organiser pour se défendre seule contre la menace représentée par la Russie, en augmentant ses dépenses militaires, car dans les années à venir, les États-Unis seront engagés dans la compétition en cours avec la Chine dans l’Indo-Pacifique.

«Poutine utilise la guerre pour reconstruire son industrie», a poursuivi Junior. «Les sanctions imposées n’ont eu d’autre effet que de faire grimper les prix, lui permettant ainsi de financer la guerre. Jusqu’à présent, rien ne l’incitait à s’asseoir à la table des négociations. Zelensky savait qu’il ne gagnerait pas les élections ; Poutine, lui, consolidait son tissu industriel. Le résultat ? Ce sont des milliers de jeunes morts pour rien».

En évoquant des «jeunes morts pour rien», Junior pointe le coût humain de la guerre en Ukraine, une critique qui entre en friction avec la posture de son père. Car si Donald Trump affirme vouloir mettre rapidement fin au conflit, ses pressions sur Vladimir Poutine restent limitées et contrastent avec l’idée, longtemps martelée par son entourage, d’une guerre qui aurait dû «durer quelques jours». Cette dissonance nourrit les interrogations sur la réelle volonté de Washington d’infléchir Moscou et de peser sur un processus de paix désormais plus incertain que jamais. Rappelons que le candidat Donald Trump avait pourtant promis durant sa campagne qu’il mettrait fin à la guerre «en 24 heures», assurant pouvoir exercer la pression nécessaire sur Vladimir Poutine.

Interrogé sur la possibilité que son père envisage d’abandonner les négociations visant à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine, Trump Junior a répondu : «Je pense que c’est envisageable. Ce qui est unique chez mon père, c’est qu’on ne sait jamais ce qu’il fera. Le fait qu’il soit imprévisible et son refus de suivre un plan préétabli, oblige tout le monde à une réflexion intellectuellement honnête».

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