Alors que le conflit russo-ukrainien s’étend bien au-delà du champ de bataille traditionnel, les services secrets de Kiev intensifient leurs opérations clandestines en mer Noire et au large de l’Afrique. En ciblant des pétroliers liés à la «flotte fantôme» russe, l’Ukraine mène une guerre corsaire et asymétrique visant à perturber les exportations pétrolières russes et à contourner l’immobilisme des sanctions occidentales.
La guerre de corsaires, asymétrique, menée par les services secrets ukrainiens a de nouveau embrasé les eaux de la mer Noire, frappant deux pétroliers identifiés comme faisant partie de la flotte fantôme que Moscou utilise pour continuer à exporter du pétrole tout en contournant les sanctions (jusqu’ici peu efficaces) imposées par l’Occident, comme le rapporte le portail «Inside Over».
Ces attaques ont été menées et revendiquées par une section du service du contre-espionnage ukrainien, employant les mêmes méthodes que le GUR, déjà connue pour utiliser des drones navals comme «embarcations explosives», suivant la tactique des anciens MTM (Motoscafo Turismo Modificato) utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale par les commandos de la Marine royale italienne. Parallèlement, au large des côtes africaines, un autre pétrolier lié au trafic de pétrole russe a été saboté par la pose de mines magnétiques de part et d’autre de sa coque.
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En frappant la flotte fantôme russe là où elle se croit invisible, Kiev démontre que la guerre moderne ne se joue plus seulement sur les fronts classiques, mais dans les zones grises où s’affrontent discrétion, technologie et stratégie. Chaque pétrolier saboté rappelle que Moscou ne peut plus compter sur l’ombre pour protéger ses intérêts. «Désormais, même l’invisible devient une cible», déclare une source militaire.