(Rome, 1er décembre 2025). Face à une Russie qui «n’insulte que la paix», et en pleins intensification des tensions avec Moscou, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky exhortent les États-Unis à intégrer l’Europe au cœur du futur accord, jugeant urgente une coalition capable d’enrayer l’escalade du conflit
Les négociations de paix en Ukraine «n’iront pas bien loin sans l’implication des Européens», qui devront fournir des garanties de sécurité à Kiev et financer la majeure partie de la reconstruction, a déclaré le président Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron à l’issue de sa visite officielle à Paris, comme rapporte Andrea Riccardi dans le quotidien «Il Tempo». «Nous faisons tout notre possible pour mettre fin à cette guerre et de le faire de manière digne», a souligné Zelensky. «La Russie doit mettre fin à cette guerre qu’elle a déclenchée. C’est sa guerre, et il lui revient de l’achever», a-t-il expliqué, réaffirmant la nécessité de «préserver l’indépendance de l’Ukraine». Nous espérons pouvoir aborder des questions clés avec le président américain, qui sont plutôt difficiles».
Moscou, cependant, «ne montre aucun signe de vouloir mettre fin aux hostilités et, par ses attaques incessantes, insulte la paix elle-même». «La Russie poursuit son agression en violation du droit international», a déclaré le président Emmanuel Macron. «C’est pourquoi il est important pour nous de continuer à soutenir Kiev».
«Le projet de plan de paix semble s’être amélioré, les négociations se poursuivent et les Américains partagent notre vision», a insisté Zelensky. «L’enjeu n’est pas territorial, mais humain. Des garanties de sécurité sont nécessaires pour éviter une nouvelle invasion. Des décisions difficiles doivent être prises».
«Seule l’Ukraine peut être consultée concernant la cession de territoires à la Russie, car elle exerce sa souveraineté sur ces territoires en vertu du droit international», a rappelé le locataire de l’Elysée. «Nous saluons les efforts des États-Unis ; une médiation américaine est en cours, mais les Russes disent non, et les Américains insistent. Les Russes refusent à nouveau. Mais nous devons amener les Européens à la table des négociations pour obtenir des garanties de sécurité et éviter ce qui s’est produit en 2022»
Selon le président français, une «coalition de volontaires» est nécessaire car «nous voyons des bombes tomber et des civils tués chaque jour». Un «financement à long terme pour l’Ukraine» est également indispensable. «Les décisions qui s’imposaient ont été prises», a déclaré Macron. La visite du président Zelensky à Paris survient à quinze jours de la précédente et à un moment qui pourrait s’avérer décisif pour l’avenir de la paix en Ukraine et pour la sécurité en Europe.
«Nous avons approuvé le 19e paquet de sanctions et préparons le 20e. Les États-Unis s’y sont joints : c’est une première. Depuis le début de la guerre, la pression n’a jamais été aussi forte», a conclu Emmanuel Macron. «Dans les semaines à venir, les sanctions seront renforcées afin que la Russie n’ait plus les moyens de poursuivre le conflit. Pendant que nous parlons de paix, la Russie continue de tuer et de détruire. C’est une atteinte au droit et un obstacle à la paix», a-t-il ajouté.
«La paix ne se bâtira ni sur la lassitude ni sur les demi-mesures. L’Europe devra prendre sa part ou laisser son destin se jouer ailleurs, une fois encore», affirme une source militaire.
En définitive, Paris et Kiev placent désormais l’Europe au centre du jeu diplomatique. Le message est clair : sans l’Europe, aucune paix durable n’est possible. Et tant que Moscou opposera un «non» obstiné, les sanctions et le soutien à Kiev ne feront que s’intensifier. L’heure n’est plus aux illusions, mais plutôt aux choix.