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Tensions au Venezuela : Washington menace d’attaquer les bases des narcos, Maduro fait appel à Poutine

(Rome, Paris, 1er novembre 2025). Alors que les États-Unis accusent Nicolás Maduro de diriger un vaste réseau international de narcotrafic, Washington envisagerait des frappes ciblées contre des infrastructures militaires au Venezuela. Face à la pression grandissante, le président chaviste cherche le soutien de Moscou, Pékin et Téhéran, tandis que la tension monte dans la région

Selon des sources du «Miami Herald» et du «Wall Street Journal», l’administration Trump serait prête à frapper des cibles militaires au Venezuela. Ces attaques, qui, d’après le quotidien américain, pourraient avoir lieu «dans les prochaines heures ou les prochains jours», auraient pour but de détruire les installations du cartel des Soles, le réseau de trafic de drogue que Washington tient pour responsable le dictateur Nicolás Maduro et les généraux de son régime. Cette information toutefois rapidement démentie par Trump, qui a nié hier soir envisager des attaques au Venezuela. Selon le Washington Post, Maduro aurait écrit à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour demander une assistance militaire et du matériel afin de renforcer les défenses du Venezuela, et aurait également contacté la Chine et l’Iran dans le même but, comme le rapporte Paolo Manzo dans «Il Giornale».

Hormis les révélations, réelles ou supposées de la presse américaine, Washington accuse bel et bien le cartel d’exporter environ 500 tonnes de cocaïne par an, principalement vers l’Europe et l’Amérique du Nord. «Maduro est sur le point de tomber dans un piège», aurait déclaré une source au Herald, ajoutant que le temps pour le leader chaviste «est en train d’expirer». La pression américaine est à son comble : la récompense pour la capture de Maduro a été doublée en août à 50 millions de dollars (la plus élevée jamais offerte par les États-Unis) tandis que 25 millions attendent ceux qui livreront ses hommes de confiance, du ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello au ministre de la Défense Vladimir Padrino López, tous deux accusés de narcotrafic aux États-Unis.

«Maduro est l’un des plus grands trafiquants de drogue au monde et une menace pour la sécurité nationale américaine», a déclaré la procureure générale Pam Bondi, expliquant que le régime chaviste collabore avec des cartels mexicains comme celui de Sinaloa et le cartel vénézuélien Tren de Aragua. Après son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a ordonné au Département d’État de classer le cartel des Soles et le groupe Tren de Aragua comme organisations terroristes transnationales, ouvrant ainsi la voie à une intervention militaire directe. Depuis lors, la présence américaine dans les Caraïbes s’est considérablement accrue, devenant la plus importante depuis l’opération «Just Cause» au Panama en 1989.

«Déterminée à neutraliser les cartels du narcotrafic au Venezuela, l’administration américaine muscle son dispositif dans les Caraïbes. Une pression croissante qui pourrait précipiter une opération éclair contre le régime chaviste», selon un officier européen. Et notre source d’ajouter : «entre accusations de narcotrafic, pressions internationales et jeux d’alliances, la crise vénézuélienne se transforme en enjeu global. Washington durcit le ton, tandis que Caracas, pour garantir sa survie, se tourne vers Moscou, Pékin et Téhéran».

La force interarmées américaine compte trois destroyers, une unité amphibie de 4.500 hommes, des avions de chasse F-35B et des drones armés MQ-9 Reaper basés à Porto Rico. Le 24 octobre, elle a été rejointe par le groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford, fort de plus de 4.000 hommes et 90 aéronefs, avec pour mission de «neutraliser les leaders du cartel des Soles et du groupe Tren de Aragua». Ces dernières semaines, cette force opérationnelle a mené des opérations maritimes contre des vedettes rapides transportant de la drogue, neutralisant 61 trafiquants au large de Caracas et de Falcón. Mais selon des sources du Pentagone citées par les médias américains, la prochaine étape consistera en des frappes de précision contre des laboratoires, des pistes d’atterrissage clandestines et des convois militaires liés au trafic de drogue.

Derrière la rhétorique anti-drogue se cache un objectif politique clair : la chute de Maduro. Trump, cependant, «ne souhaite pas une longue occupation», a déclaré l’ancien envoyé spécial Elliott Abrams. «Il préfère des opérations chirurgicales, comme celle menée contre le général iranien Qassem Soleimani». D’autant plus que le Venezuela n’est pas le Panama. Il dispose d’une armée importante et de systèmes de missiles russes.

Mais pour le président américain, qui considère Maduro comme «un narco-dictateur allié aux pires ennemis de l’Amérique», son heure est venue, et entre la mer des Caraïbes et le ciel de Caracas, certains parient que le coup de grâce porté au régime chaviste ne sera plus qu’une question de semaines.

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