L'actualité du Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord

Liban : Israël met en cause la FINUL après la destruction d’un drone de renseignement

(Rome, 27 octobre 2025). Entre drones abattus, raids aériens et accusations croisées, le Liban redevient l’un des baromètres les plus instables du Moyen-Orient. La querelle entre Israël et la FINUL illustre la fragilité d’un cessez-le-feu que ni l’ONU ni les puissances régionales ne parviennent à garantir

L’armée israélienne a accusé la FINUL, la force de maintien de la paix des Nations Unies au Liban, d’avoir abattu hier un de ses drones utilisés à des fins de renseignement lors d’une mission «de routine» dans le sud du pays. «Une enquête prémilitaire suggère que les forces de la FINUL stationnées à proximité ont délibérément ouvert le feu sur le drone et l’ont abattu», a écrit sur la plateforme X le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant Nadav Shoshani, précisant qu’une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de l’incident, comme le rapporte le quotidien «Il Tempo».

Il y a une dizaine de jours, un groupe d’experts des Nations Unies avait tiré la sonnette d’alarme concernant les bombardements et les attaques de drones israéliens incessants menés contre le Liban, «quasiment quotidiens», malgré l’accord de cessez-le-feu signé par Israël et le Hezbollah le 27 novembre 2024.

A lire : Hezbollah : des manœuvres byzantines pour s’accrocher au passé et fuir l’avenir

Depuis l’entrée en vigueur de la trêve, les Forces israéliennes ont mené plus de 500 frappes aériennes contre ce qu’elles considèrent comme des cibles du Hezbollah au Liban. «Les attaques répétées d’Israël et l’occupation partielle du territoire libanais par Israël (en application de l’accord susmentionné, Ndlr) ont rendu les écoles, les centres de santé et les lieux de culte inaccessibles, rendant impossible pour les civils de reprendre leur vie normale», a dénoncé le groupe d’experts onusiens.

Lire aussi : La FINUL et l’avenir du Liban : le Hezbollah met à l’épreuve la présence internationale

«Le cessez-le-feu n’est plus qu’une fiction : chaque jour, les frappes israéliennes creusent un peu plus la fracture entre Israël et le pays du cèdre», nous confie un expert bien au fait. «L’accusation portée contre la FINUL n’est qu’un nouvel épisode d’un affrontement où la paix, tout comme les civils, reste la grande absente. Sous couvert de trêve, cette guerre n’a jamais vraiment cessé au Liban. Tandis que le Hezbollah, bien que décapité, poursuit ses activités malgré l’accord de cessez-le-feu», précise notre source. Et d’ajouter : «les violations répétées du cessez-le-feu par ce dernier fragilisent un équilibre déjà précaire au Liban. L’accusation israélienne contre la FINUL illustre la dérive d’une trêve devenue champ de manœuvre diplomatique et militaire».

A lire aussi : Liban : le leader Samir Geagea juge «inévitable» le désarmement du Hezbollah, au sud et au nord du Litani

Recevez notre newsletter et les alertes de Mena News


À lire sur le même thème