(Rome, 16 septembre 2025). Tsahal, malgré les alertes répétées des organisations humanitaires et d’une commission d’enquête de l’ONU, a lancé une offensive majeure au cœur de Gaza City, où chars et bombardements font des dizaines de victimes. Tandis que Netanyahu promet de poursuivre l’opération jusqu’à la défaite du Hamas, une commission indépendante de l’ONU accuse Israël de commettre un «génocide», accusation rejetée par Tel-Aviv
L’armée israélienne mène des raids «intenses et significatifs» sur la ville de Gaza. Tsahal «attaque avec force» au cœur de la ville. L’état-major a confirmé les intentions d’Israël : «Ce n’est qu’un début ; il y a toute une banque d’objectifs». Selon les médias locaux, outre les frappes aériennes, des attaques de drones et d’hélicoptères Apache ont été signalées, tandis que des chars israéliens auraient pénétré dans la rue Al-Jalaa, au centre de la ville de Gaza, rapporte l’agence italienne «AGI».
Le commentateur politique israélien Ori Goldberg a déclaré que les bombardements israéliens sur Gaza ont été si intenses que «les explosions se font entendre» jusque dans les zones centrales d’Israël. Selon l’armée israélienne, plus de 350.000 Palestiniens ont déjà évacué la ville de Gaza vers d’autres zones de la bande. À l’ouverture de l’audience de son procès pour corruption, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a confirmé qu’Israël «avait lancé une importante opération à Gaza City». Le Premier ministre israélien a fait cette déclaration pour demander à être dispensé de témoigner, «en raison des événements importants en cours», toujours selon «AGI».
L’agence EFE et des sources palestiniennes rapportent que les troupes israéliennes ont gagné du terrain dans plusieurs quartiers de la périphérie, notamment dans le nord-ouest. Les chars de l’armée israélienne progressent dans cette zone, mais on ignore s’ils ont déjà franchi les limites de la ville. Le quotidien Haaretz rapporte que «des milliers de personnes fuient Gaza alors que les forces de défense israéliennes mènent des attaques de grande ampleur». Selon les derniers chiffres publiés par Tsahal, environ 650.000 civils restent encore dans Gaza City.
Un témoin a déclaré à l’AFP que la ville était soumise à des bombardements intenses et incessants, qui ont détruit des maisons et laissé des habitants piégés sous les décombres. «Nous entendons leurs cris», a déclaré Ahmed Ghazal, un habitant de 25 ans.
L’offensive intervient après que le secrétaire d’État américain Marco Rubio a rencontré Netanyahu à Jérusalem et a soutenu l’opération, selon le portail «Axios».
Sources médicales : 62 victimes
Le bilan des dernières attaques s’élève à 62 morts. L’agence de presse Wafa, citant des sources médicales, indique que la plupart des victimes de l’attaque qui a débuté lundi soir se trouvaient à Gaza City. Parmi elles, deux personnes ont été tuées dans le quartier de Nassr alors qu’elles s’abritaient sous une tente.
Katz : «Gaza brûle. Nous ne nous arrêterons pas»
Selon «Ynet», le cabinet du ministre israélien de la Défense, a déclaré, suite aux informations palestiniennes faisant état d’attaques importantes dans le nord de Gaza, que «Gaza est en feu. Tsahal frappe les infrastructures terroristes d’une main de fer, et les militaires se battent courageusement pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas. Nous ne céderons pas et ne reculerons pas tant que la mission ne sera pas achevée».
Une commission indépendante de l’ONU dénonce «un génocide en cours»
Une commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies a accusé Israël d’avoir commis un «génocide» dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, avec «l’intention de détruire» le peuple palestinien. «Nous avons conclu qu’un génocide est en cours à Gaza et qu’il continue de se produire, et que la responsabilité incombe à l’État d’Israël», a déclaré la présidente de la commission, Navi Pillay.
Israël dénonce un «rapport biaisé»
Israël a «catégoriquement rejeté» le rapport de la commission. Israël qualifie le rapport en question de «partial et mensonger», appelant à «la dissolution immédiate de cette commission d’enquête», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.