(Rome, 05 septembre 2025). À l’heure où Kiev cherche à consolider ses alliances, l’éventualité du déploiement de troupes occidentales en Ukraine place la confrontation entre Moscou et l’Occident dans une nouvelle dimension. Parallèlement, Volodymyr Zelensky évoque le possible déploiement de troupes occidentales dans un objectif de renforcer la sécurité de Kiev, une perspective qui ravive les tensions avec Moscou. Vladimir Poutine réplique en avertissant que toute présence militaire étrangère en Ukraine deviendrait une cible légitime, transformant la question du soutien occidental en un enjeu stratégique majeur pour la stabilité européenne
«Des milliers» de soldats occidentaux pourraient être déployés en Ukraine, «dans le cadre des garanties de sécurité fournies par les alliés de Kiev contre la Russie», a déclaré le président Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Antonio Costa, dans l’ouest de l’Ukraine. Selon les estimations du leader ukrainien, ces troupes seront «de l’ordre de plusieurs milliers. C’est un fait, mais il est encore un peu tôt pour en discuter en détail», a assuré Zelensky. Une accélération à laquelle Moscou a rapidement répondu, selon le quotidien «Il Tempo».
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine lance en personne un avertissement aux alliés de Kiev, alors qu’ils discutent des mesures à prendre pour sa future protection. La Russie affirme depuis longtemps que l’une des raisons de son entrée en guerre contre l’Ukraine était d’empêcher l’OTAN d’admettre Kiev comme membre et d’y déployer ses forces. «Si des troupes devaient apparaître sur le territoire ukrainien, surtout maintenant, en pleine opération militaire, nous partons du principe qu’elles constitueraient des cibles légitimes à détruire», a déclaré le Tsar lors d’un forum économique à Vladivostok. «Et si des décisions sont prises pour instaurer la paix, une paix durable, alors je ne vois tout simplement aucun sens à leur présence sur le sol ukrainien».
«Poutine a par ailleurs fait savoir qu’il appréciait les efforts de paix du président américain Donald Trump en faveur de la paix et son approche constructive en général», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une interview accordée à l’agence Tass, ajoutant toutefois que les discussions entre les deux dirigeants ne sont pas faciles, car chacun défend farouchement ses intérêts nationaux. Il a aussi souligné que Poutine avait invité Zelensky à Moscou «pour discuter, et non pour capituler». «Poutine», a réitéré Peskov, «a dit qu’il y avait de la lumière au bout du tunnel». La Russie est prête à atteindre ses objectifs en Ukraine par des moyens pacifiques, mais si cela s’avérait impossible, l’opération militaire spéciale se poursuivra, a-t-il souligné. Concernant de nouveaux pourparlers avec Trump, «il n’y a pas encore d’évolution. Les discussions entre les deux présidents sont difficiles. Chacun défend les intérêts de son pays. Mais Poutine est reconnaissant à Trump pour son approche, ses efforts et le caractère constructif de leur relation», a ajouté Peskov.