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Benyamin Netanyahu prêt à occuper Gaza : une décision validée par Donald Trump

(Rome, 04 août 2025). Le Premier ministre israélien est convaincu que, sans la reddition du Hamas, les otages ne seront pas libérés et mourront de faim

«La décision est prise : Israël occupera la bande de Gaza». Cette information provient de sources haut placées au sein du cabinet du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Selon de hauts responsables gouvernementaux cités par la Douzième chaîne, Netanyahu est convaincu que «le Hamas ne libérera plus d’otages sans une reddition totale». «Nous ne céderons pas. Si nous n’agissons pas maintenant, les otages mourront de faim et Gaza restera sous le contrôle du Hamas», aurait-il déclaré.

Selon l’agence italienne «AGI», le président américain Donald Trump, aurait donné son feu vert au gouvernement israélien pour mener une opération d’envergure contre le Hamas à Gaza, en raison de l’impasse dans les négociations pour la libération des otages. D’après «Ynet», Donald Trump et Benyamin Netanyahu s’accordent sur le fait que le Hamas ne souhaite aucun accord.

Le gouvernement est donc prêt à ordonner à l’armée d’occuper l’intégralité de la bande de Gaza, y compris les zones où sont présumés détenus les otages. Et face aux réserves du chef d’état-major des FDI, le lieutenant-général Eyal Zamir, sur un plan d’occupation totale, Netanyahu envoie un message clair : «S’il n’est pas d’accord, qu’il démissionne».

Le Premier ministre israélien avait déjà informé ses ministres qu’il solliciterait le soutien du gouvernement pour un plan d’occupation totale de la bande de Gaza, malgré les objections internes au sein de Tsahal. Plusieurs ministres cités par les médias locaux ont affirmé que Netanyahu avait utilisé le terme «occupation de la bande» lors de conversations privées pour désigner l’intensification des opérations militaires à Gaza, ce qui serait un tournant majeur. Le terme «occupation» n’était plus utilisé officiellement depuis le retrait israélien de 2005. Les médias israéliens ont qualifié cela de «changement de ton notable».

Tsahal contrôle actuellement environ 75 % de la bande de Gaza, mais selon le nouveau plan, l’armée occuperait également le territoire restant, plaçant l’ensemble de l’enclave sous contrôle israélien. Il n’est pas clair ce que cette décision impliquerait pour les civils et pour les organisations humanitaires présentes dans une enclave où la situation humanitaire se détériore d’heure en heure.

Tsahal a exprimé son opposition à la prise de contrôle de l’ensemble de la bande de Gaza, estimant que le démantèlement de toutes les infrastructures du Hamas pourrait prendre des années, écrivent les médias israéliens. Cela pourrait également mettre en danger la vie des otages. Hier, la Douzième chaîne a rapporté que le cabinet de sécurité israélien était divisé sur la question :

Le camp de l’extrême droite au pouvoir prône l’extension des opérations à Gaza. Sont favorables :

  • Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer,
  • Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich,
  • Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir,
  • Le secrétaire militaire, le général de division Roman Gofman,
  • Et le secrétaire du Cabinet, Yossi Fuchs.

En revanche, parmi ceux qui appellent à la poursuite des efforts pour parvenir à un accord de cessez-le-feu figurent :

  • Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir,
  • Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar,
  • Le leader du Shas, Aryeh Deri,
  • Le conseiller à la sécurité nationale, Tzachi Hanegbi,
  • Le chef du Mossad, David Barnea,
  • Le négociateur du Shin Bet,
  • Et le général de division Nitzan Alon, qui supervise le dossier des otages pour le compte de l’armée.

L’attaque de Netanyahu : «le Hamas utilise la faim comme arme de guerre»

Après des semaines d’images d’enfants décharnés à Gaza ayant attiré l’attention des médias internationaux et mis Israël en accusation, les vidéos de deux otages israéliens, Evyatar David et Rom Braslavski, gravement amaigris, ont déclenché une contre-offensive politique et diplomatique de Tel Aviv.

«Le ‘mensonge du Hamas sur la faim’ résonne à travers le monde, alors que nos otages subissent de cruels sévices physiques et psychologiques», a dénoncé le Premier ministre Benyamin Netanyahu lors d’une rencontre avec Julian Larisson, chef de la délégation de la Croix-Rouge dans la région. «Le monde ne peut rester inactif face à des images choquantes rappelant les crimes nazis», a-t-il souligné, ajoutant que cela «démontre que le Hamas n’a aucun intérêt à conclure un accord pour leur libération». Ce que veut le mouvement islamiste, c’est «nous briser, avec ces vidéos horribles, avec sa fausse propagande de l’horreur qu’il répand dans le monde», a-t-il insisté.

Le Hamas, pour sa part, a nié tout abus ou torture concernant l’état de santé des otages. «Nous n’affamons pas intentionnellement les prisonniers : ils mangent la même nourriture que nos combattants et la population en général», ont déclaré les Brigades Ezzedin al-Qassam, la branche armée du Hamas, dans un communiqué. Les otages «ne bénéficieront d’aucun privilège pour le crime d’affamer et d’assiéger» la population, poursuit le communiqué.

L’état des otages israéliens

«Les vidéos des otages ont réussi à renverser partiellement la perception publique, passant d’une dénonciation d’Israël à une mise en accusation du Hamas pour traitement inhumain», nous confie une source italienne. «Le Hamas tente de se défendre, mais son argumentaire est peu convaincant aux yeux de l’opinion occidentale», ajoute notre source.

Les conditions de détention de David et Braslavski ont suscité une vague d’indignation internationale. «Elles sont effroyables et révèlent la barbarie du Hamas», a commenté la Haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère, Kaja Kallas.

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé la «cruauté abjecte, l’inhumanité sans limite» incarnée par le Hamas. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a fait écho à ce sentiment : «Les images diffusées à des fins de propagande sont révoltantes. Tous les otages doivent être libérés sans condition», a-t-il déclaré. Le chancelier allemand Friedrich Merz a également exprimé son horreur.

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